Le département de la Manche va combler son vide numérique. Près de quatre-vingt-dix kilomètres de fibre optique viennent d’être déployés entre Cherbourg et Saint-Lô. Pas par un opérateur classique, mais par une structure d’EDF, RTE
(Réseau de transport d’électricité).La fibre optique est en effet installée sur les lignes à haute tension, enroulée autour des câbles. Un moyen de toucher les zones les plus excentrées sans trop de gros travaux et donc assez rapidement.Ce premier tronçon a été bouclé en deux mois. Il s’agit de la première phase du projet départemental BUS ?” Backbone(*) universel de service ?”. Restent 450 kilomètres de câbles à utiliser
pour compléter le projet. ‘ Un marché de maîtrise d’?”uvre est en cours, sur le tracé qui a été défini ‘, explique Richard Le Goff, responsable du programme au conseil général. RTE, mais aussi
d’autres acteurs, du génie civil cette fois, pourront être retenus. L’ensemble du réseau sera bouclé à la fin du premier semestre 2004.
Permettre l’implantation de nouvelles entreprises
Ce projet vise à compenser les manques en matière de réseau, l’objectif étant notamment de permettre à de nouvelles entreprises de s’implanter et de tirer le tissu économique vers l’innovation, ou du moins la modernisation.
‘ Or, explique le dossier de presse de RTE, cet objectif est aujourd’hui freiné par les conditions technico-économiques d’accès aux réseaux haut débit qui ne permettent pas des débits satisfaisants à un
prix convenable. ‘ Une manière de pointer du doigt les réticences des opérateurs à s’aventurer dans des régions jugées, a priori, peu rentables.Cette solution s’offre aux collectivités territoriales depuis une décision du gouvernement de juillet 2001. Elle rendait possible l’utilisation des infrastructures du réseau de transport d’électricité pour amener la fibre optique aux
points les moins accessibles du territoire. La Manche s’était montrée intéressée dès le mois d’octobre de la même année.RTE, créé en février 2000, ne se pose pas en concurrent des opérateurs. Mais il l’est potentiellement pour ceux possédant un backbone déjà existant mais inexploité. ‘ RTE concurrence soit des opérateurs dotés
d’une infrastructure en trop dont il veulent se débarrasser, soit des entreprises de génie civil ‘, note Richard Le Goff.Le tronçon Cherbourg-Saint-Lô est commercialisable depuis quelques jours auprès des opérateurs et des fournisseurs d’accès à Internet. C’est le département qui sert pour l’instant d’interlocuteur à ces derniers. L’an prochain, il mettra
sur pieds une délégation de service public qui assurera l’exploitation technique et commerciale.
(*) Ensemble des artères principales dun réseau.
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