Depuis les débuts de sa carrière, Daniel Clar, responsable du SI de Supélec, est à l’avant-garde de la technique. En parallèle, il est depuis longtemps président de HP-Interex, une association regroupant les utilisateurs de solutions
du groupe HP.Décision informatique : Comment devient-on directeur informatique d’une école d’ingénieurs ?
Daniel Clar : Le plus simplement du monde : j’étais étudiant à Supélec… et j’y suis resté ! A la fin de mon cursus, plusieurs postes d’enseignants en informatique étaient disponibles. C’est plus tard
que je suis passé au service informatique interne. Et depuis, l’intérêt du travail a toujours été tel que je n’ai pas eu envie d’aller voir ailleurs.
En matière de nouvelles technologies, une école comme Supélec fait naturellement partie des early adaptaters, ce qui permet de lancer des projets avant-gardistes.Quelles ont été les étapes les plus marquantes de votre carrière ?
Il s’agissait, dans les années 70, de mettre des ateliers de programmation à la disposition des étudiants à partir d’une plate-forme Unix. Une plate-forme peu répandue à l’époque. Ce qui nécessitait vraiment de la passion pour le sujet.
Vers 1985, l’informatique est devenue plus importante dans l’enseignement de l’école comme dans son système d’information. Avec mon équipe, huit personnes à ce jour, nous avons été précurseurs, notamment dans le groupware [lire
DI n?’ 661], comme on l’appelait à l’époque. En 2000, nous avons été parmi les premiers à installer un réseau Wi-Fi.Vous êtes président du club HP-Interex France, qui regroupe les utilisateurs des solutions de HP (et de celles de Compaq et de Digital). Pourquoi cette double casquette ?
J’étais membre, depuis les années 70, du club Decus France, qui réunissait les utilisateurs de Digital. En 1984, j’ai eu la responsabilité des activités Unix du club et, en 1993, je suis devenu son président. Une fonction
motivante ! Decus France comptait 4 000 membres et chaque congrès réunissait plus de 1000 personnes. La culture technique de Digital favorisait le dialogue et nous obtenions une masse d’informations techniques utiles. Mais ce
type de fonctionnement a du mal à perdurer depuis le rachat de Digital par Compaq, puis par HP. Peu de fournisseurs sont habitués à entendre des utilisateurs s’exprimer librement par le biais de clubs.Quel est le poids réel d’un club d’utilisateurs ?
L’un des plus beaux exemples remonte à 2000. Compaq projetait alors d’abandonner les stations de travail avec OpenVMS de Digital. Ces stations étaient pourtant indispensables aux développeurs. Avec mon homologue allemand, nous avons
initié une campagne par mails pour inciter Compaq à maintenir sa fabrication. Avec succès ! Je suis resté en place pour assurer une transition suite aux rachats successifs. Rebaptisée HP-Interex depuis 2005, l’association garde le même objectif
principal.
Rencontrer d’autres utilisateurs permet, entre autres, de résoudre des problèmes qui auraient nécessité des interventions laborieuses et coûteuses. Des rencontres qui sont plus difficiles à organiser qu’auparavant. Aujourd’hui, les
gens voient moins l’intérêt de l’associatif. En outre, ils ont davantage de mal à justifier des absences pour participer aux groupes de travail depuis qu’ils peuvent, en théorie, trouver toute l’information sur le Net. Trop peu d’entreprises veulent
investir dans la veille technologique.Comment voyez-vous l’avenir de HP-Interex ?
L’association a beaucoup évolué. OpenVMS n’est plus le sujet principal, même si, depuis sa disponibilité sur les serveurs Integrity, le marché a redémarré [+5 % l’an dernier, NDLR]. Nous organisons notamment des
journées sur les thèmes de la mobilité et du réseau [ProCurve, NDLR]. Tout cela justifie le rôle de HP-Interex et mériterait que HP revitalise un peu le mouvement.
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