Internet est toujours l’un des grands oubliés de la prévention en France. Alors que les dangers de la route sont exposés à 93% des ados, ceux du web ne le sont que pour 62% d’entre eux. Loin derrière d’autres thèmes comme la sexualité (85%) ou le cannabis (72%) la prise de conscience des risques liés à l’usage du numérique est-elle insuffisante en France ?
Cette enquête réalisée auprès de 798 adolescents révèle que les politiques de prévention sont pourtant efficaces, avec 80% des sondés qui déclarent ne pas boire, fumer, ou avoir des rapports non protégés. Il faut donc désormais s’attaquer au problème internet.
Pour y faire face, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a déclaré fin 2013 l’éducation au numérique « grande cause nationale 2014 ». Dans cette optique a été mis en ligne en association avec Les Incollables un questionnaire pour évaluer les connaissances dès le plus jeune âge. Une application a également été lancée (uniquement sur IPhone) pour informer les 6-14 ans. Un ensemble d’outils à destination des jeunes, des parents et des enseignants est par ailleurs disponible.
Le danger des réseaux sociaux
Cependant, cette politique ne semble pas être suffisante selon les chiffres observés, d’autant que le problème est plus profond qu’il n’y paraît : les autres parents pauvres de la prévention sont le suicide, pourtant deuxième cause de mortalité après les accidents de la route chez les 15-24 ans (73% des jeunes regrettent de ne pas y avoir été sensibilisé) et le harcèlement (63%). Difficile de ne pas voir un lien avec les dangers des réseaux sociaux quand on sait que 48% des enfants de 12 ans ont déjà un compte Facebook sans l’autorisation de leurs parents (source Ipsos 2013). Le site américain a d’ailleurs mis en place le 21 mai dernier son portail anti-harcèlement en France. Des ONG prennent également le problème à bras le corps afin de mobiliser les jeunes face à ces dérives.
Il est difficile de chiffrer le nombre de suicides liés directement ou indirectement à une cyber-exposition mal maitrisée ou involontaire. Les cas de harcèlement sont également de plus en plus remplacés ou complétés par les réseaux sociaux, parfois tragiquement: en 2012, un jeune Brestois de 18 ans se donnait la mort après avoir été victime de chantage sur internet. Une politique novatrice ne consisterait-elle pas à appréhender plus globalement le problème de l’encadrement des jeunes face à une technologie que beaucoup de parents ne maitrisent pas ?
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