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DAFS contourne l’OS pour stocker et échanger les données

DAFS, un nouveau modèle de stockage en réseau ambitionne de révolutionner la gestion de contenus et d’accès aux données. Faisant fi du système d’exploitation, il en accroît la rapidité.

Les échanges de données prennent une telle importance aujourd’hui que les systèmes actuels de fichiers (CIFS, NFS, etc. ) commencent à montrer leurs limites, en particulier dans le cas des plates-formes multi-OS. En effet, les données doivent franchir de nombreuses étapes et subir plusieurs traitements pour être accessibles à tous. Simplifier à l’extrême l’accès aux données contenues dans un SAN (Storage Area Network) ou un NAS (Network Attached Storage) est l’objectif de DAFS (Direct Access File System), créé à l’initiative de Network Appliance. Ce système de fichiers permet aux applications de travail de groupe, ou aux bases de données, de dialoguer directement avec les ports entrée-sortie en passant outre le système d’exploitation. L’intérêt est alors évident pour tous les environnements multi-OS : les données passent sans intermédiaire de la mémoire tampon de l’application au NIC (Network Interface Card, carte d’interface réseau) du serveur de données. La seule interface nécessaire au noyau du serveur est le pilote de cette carte. L’exploitation d’une architecture conventionnelle suppose que chacun des serveurs dispose de nombreuses couches et outils (système de fichiers, commutateur, couche TCP/IP, etc. ), pas toujours disponibles ou même compatibles (voir schéma).DAFS a très vite séduit de nombreuses sociétés impliquées dans le stockage de données sur réseau. Un engouement qui pousse Mark Santora, vice-président du marketing de Network Appliance, à l’optimisme quant à l’adoption de DAFS : “Notre action commune nous permet de proposer une approche basée sur les standards, afin de simplifier la gestion et le déploiement de solutions de stockage, de rendre leur évolutivité simple et abordable.” Premier intéressé : Intel, à l’origine de la technologie au c?”ur de DAFS avec l’architecture VI (Virtual Interface). Développée conjointement avec Compaq et Microsoft, elle était originellement destinée à servir de modèle pour l’interconnexion d’ordinateurs mis en grappe, afin qu’ils puissent communiquer en utilisant une connexion port à port, indépendamment de leur système d’exploitation. Pour ce faire, VI dispose de deux innovations majeures. Tout d’abord, elle autorise le transfert direct de données, de mémoire à mémoire, évitant ainsi aux gros volumes d’information de s’engluer dans le processus normal de transit des données. En second lieu, cette architecture permet aux applications de créer des queues de transfert d’informations directement vers un NIC compatible VI.

DAFS bientôt implémenté sur les principaux types de réseaux

Dans l’immédiat, seules des solutions utilisant des connexions réseau propriétaires ou de type Fibre Channel sont aptes à fonctionner avec l’architecture VI, mais très prochainement, celle-ci devrait être implémentée sur des réseaux avec lien TCP/IP sur Gigabit Ethernet, voire 10-Gigabit Ethernet, ou encore InfiniBand (lire encadré). DAFS est donc un protocole qui utilise les possibilités sous-jacentes de l’architecture VI au niveau du mécanisme de transport, pour fournir aux applications un accès direct aux serveurs de données partagées. Cet accès est bien entendu valable dans les deux sens, lecture et écriture. Si ce protocole n’est pas encore implémenté dans des solutions commerciales, il a toutefois été testé au sein des laboratoires de Network Appliance. Ces tests ont mis en évidence des temps d’accès huit fois plus rapides que pour des systèmes d’accès aux disques locaux, tout en autorisant le partage des fichiers. En évitant de transiter par les méandres du système d’exploitation, des tampons, de subir la lourdeur liée aux différents protocoles réseaux, DAFS gagne donc logiquement en efficacité. De plus, il fournit une identification sécurisée entre le client et le serveur. L’implémentation de DAFS s’effectue comme pour une bibliothèque d’accès aux fichiers, gérée comme telle par le système d’exploitation. De ce fait, elle peut aussi être reliée à des applications de partage local de fichiers. Les seules obligations résident dans le fait que l’application doit disposer des API propres à DAFS et à la couche VI.

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hristophe le Péru