Dacia Spring vs Citroën ë-C3 : le match des électriques pas chères en 2024

Citroën arrive en 2024 avec une nouvelle Citroën C3, disponible en plusieurs motorisations. Parmi elles, une 100 % électrique baptisée ë-C3. Elle se lance sur le marché au printemps, pour profiter d’une période de calme au cours de laquelle la Dacia Spring ne profite plus du bonus écologique, et que Renault n’a pas encore lancé sa R5 électrique, qui doit arriver à l’automne.

La Dacia Spring, à l’heure actuelle, est la reine de la catégorie, avec 30 000 exemplaires vendus en France et 140 000 en Europe sur l’année 2023. Mais après avoir été commercialisée en octobre 2020, sa proposition s’essouffle et des constructeurs comme Citroën et Renault ont de nouvelles armes à proposer, avec des autonomies plus importantes.

Même si la proposition de la Dacia Spring est assez généreuse, elle se montrera vite limitée face à l’arrivée de nouveaux concurrents. Pour le distinguer, nous avons mis face à face la Dacia Spring et la Citroën ë-C3 électrique dans un comparatif.

Prix et disponibilités : la ë-C3 est moins chère

La Dacia Spring est disponible au prix de 18 900 euros. Grâce à l’arrivée d’une nouvelle génération de la citadine électrique en 2024, son prix baisse de 2 000 euros. Malheureusement pour elle, il n’est plus possible de profiter du bonus écologique. Il faudra donc bien payer 18 900 euros minimum, au lieu des 15 800 euros qu’il en coûtait précédemment sur l’ancienne Spring éligible au bonus écologique. Avec l’arrivée du nouveau barème, les voitures produites en Chine ne peuvent plus accéder à l’aide financière pour l’achat d’une voiture électrique en France. En novembre, la Spring pourrait même avoir un malus.

La Citroën ë-C3 est disponible au prix de 23 300 euros, soit 18 300 euros avec le bonus écologique dont elle peut accéder grâce à sa production en Europe (Slovaquie). Une version moins chère sera disponible en 2025, au prix de 20 000 euros, pour faire mieux que la Dacia Spring. Mais déjà, grâce au bonus, la finition You à 23 300 euros peut concurrencer la finition Extreme de la Dacia Spring. La version You est quant à elle est moins chère de 400 euros comparée à la Dacia Spring Expression.

Une version baptisée « Extreme » est aussi disponible sur la Dacia Spring. Elle est accessible à partir de 19 900 euros et permet d’améliorer la dotation en équipements et peaufiner le style. Contrairement aux années précédentes, la finition Extreme ne rajoute pas de puissance au moteur. Les finitions Extreme et Expression ont la même motorisation, de 65 ch. En revanche, la version Extreme est plus accessible que par le passé et seulement 1 000 euros la sépare de la version Expression.

Du côté de Citroën, une version « Max », en plus de « You », est disponible avec des équipements additionnels comme la caméra de recul, la climatisation auto, les essuie-glace auto, un écran tactile, les vitres arrière électriques, la recharge sans fil. De meilleurs sièges sont aussi disponible avec.

Quant aux disponibilités, Citroën propose sa ë-C3 depuis le début de l’été 2024. Nous avons pu essayer la voiture à la fin du mois de mai dans sa finition Max avec son moteur de 113 ch. C’est bien avant la nouvelle Dacia Spring restylée 2024, qui a proposé à la presse sa citadine électrique au début du mois de juillet, et qui annonce des livraisons à partir du mois de septembre prochain.

Conception : pas de production française

Pour proposer une voiture électrique à moins de 20 000 euros, il faut soit tailler dans les marges, soit tailler dans les coûts, soit tailler dans les équipements. Et forcément, Citroën et Dacia ont pris au sérieux la nécessité d’aller produire leur modèle là où le coût est moins élevé qu’en France.

C’est ainsi que Stellantis, avec Citroën, a refusé l’invitation du gouvernement à assembler sa citadine électrique en France et a délocalisé la production de la future ë-C3 sur ses chaînes d’assemblage en Slovaquie. Seul le moteur électrique sera d’origine française, en provenance des usines de Trémery en Moselle. Les batteries proviendront de Chine.

Pour la Dacia Spring, la production est chinoise. Et elle le restera. C’est le grand handicap de la citadine électrique au regard du nouveau barème du bonus écologique. Mais la marque roumaine n’a pas prévu de changer et sa citadine restera produite de l’autre côté du globe pour le marché européen. À noter qu’une version équivalente à la Dacia Spring proposée par Renault est produite au Brésil, mais celle-ci n’est pas disponible sur le marché français.

Design et dimensions : deux citadines à l’aise en ville

Les Dacia Spring et Citroën ë-C3 ont un point commun côté design. Elles sont toutes les deux inspirées de modèles destinés à des marchés émergents, en Amérique du Sud et notamment au Brésil. Le match du style s’est un peu resserré au mois de février avec la présentation d’une nouvelle Dacia Spring restylée, qui reprend des éléments de style du dernier Dacia Duster. L’ensemble fait plus costaud et chic, même si dans l’ensemble, le travail sur la Citroën ë-C3 est plus peaufiné et plus massif.

Au niveau des dimensions, la Citroën C3 électrique est plus longue, plus haute et plus large. Dans notre comparatif Citroën ë-C3 vs Dacia Spring, on se retrouve avec une différence de 28 centimètres en longueur, 5 cm en hauteur, et 14 cm en largeur, à l’avantage de la Citroën ë-C3 électrique. Celle-ci revendique ainsi 4,01 m de long, ce qui reste raisonnable en ville. La Dacia Spring fait 3,73 m en longueur. En hauteur, la C3 électrique fait 1,57 m et la Spring 1,52 m.

Au niveau du coffre, Citroën et Dacia sont pourtant proches. Pourquoi Citroën ne fait pas mieux ? Car d’un côté, la ë-C3 a privilégié l’espace pour les passagers, et que de l’autre, Dacia a fait gonfler de 18 litres le coffre de sa Spring comparé à la première génération. Entre les deux, la différence n’est donc plus que de 2 litres. La ë-C3 revendique 310 litres quand la nouvelle Dacia Spring restylée offre désormais 308 litres. Il est aussi complété d’un petit coffre de 35 litres sous le capot avant.

En termes d’ouverture, les deux coffres sont sensiblement les mêmes. À noter que la finition Max sur la C3 électrique permet de disposer d’une banquette rabattable en 60/40 contrairement à la Dacia Spring qui ne le propose pas tant la banquette ne représente que deux sièges et pas trois.

Habitacle : Dacia s’améliore mais Citroën fait mieux

Que trouve-t-on à bord de la Citroën C3 électrique que l’on ne trouverait pas à bord de la Dacia Spring ? Place au comparatif des habitacles. Citroën arrive avec deux niveaux de finition, à la manière de Dacia (avec la finition Expression et Extreme). Sur les deux modèles, seule la finition la plus haute donne accès à la caméra de recul.

C’est la même chose du côté de l’écran tactile. Citroën demande de passer par la finition Max pour obtenir l’écran de 10 pouces, tout comme Dacia, avec sa finition Extreme. Les Citroën ë-C3 et Dacia Spring sont désormais équipées d’une dalle de 10 pouces. Celle de Citroën sera probablement plus complète sur la partie logiciel, d’autant que l’expérience numérique se complète par un combiné placé au-dessus du volant, tel un affichage tête haute. Dacia n’en dément pas et propose un combiné de 7 pouces placé derrière le volant, y compris sur la version Expression.

L’habitacle s’est bien amélioré à bord de la Dacia Spring. Elle reprend des éléments découverts sur le dernier Duster et l’ensemble fait plus moderne et soigné. Les attaches pour les accessoires YouClip font leur arrivée, afin d’ajouter un porte-gobelet, un support pour smartphone, une lampe, un crochet pour sac ou encore une pochette de rangement. Globalement, tout change et heureusement. Car en face, Citroën arrive avec quelque chose de bien conçu.

À l’intérieur de la Citroën ë-C3, l’ensemble fait plus confortable et mieux travaillé. C’est d’ailleurs notre constat après avoir pu monter à bord de la citadine électrique. L’habitacle n’est pas très original ni très joyeux, mais il ne laisse pas transparaître le fait d’être à bord d’une voiture qui a cherché à tailler dans les coûts. Sur l’écran tactile, Citroën offre même un planificateur d’itinéraire pour mieux gérer ses arrêts sur une borne de recharge, et ce dernier est géré par ABRP, une application reconnue et appréciée de ses utilisateurs.

Cela dit, comme nous avons pu le noter sur notre essai, la Dacia Spring fait un bond en avant côté matériaux, finitions et assemblages, dans son habitacle.

Au niveau des places arrière, comme nous l’avions annoncé sur la partie des dimensions de ce comparatif Citroën C3 électrique vs Dacia Spring, les passagers sont bien mieux accueillis dans la Citroën ë-C3. L’aménagement offre un meilleur espace aux jambes. Avantage à la citadine de Citroën qui est la seule à proposer une place centrale, dotée d’un appui-tête.

Moteurs, batteries, autonomie

Si la nouvelle Dacia Spring fait mieux que l’ancienne en termes d’habitabilité, de coffre et de style, elle reste dépassée du côté des motorisations et de l’autonomie. Dacia a décidé de ne plus reconduire son moteur de 45 ch pour ne garder que le bloc de 65 ch. Ce ne sera pas suffisant pour tenir tête à la Citroën ë-C3.

La partie technique est un chapitre essentiel de notre comparatif Dacia Spring vs Citroën ë-C3, et l’on peut noter une différence de 100 kilomètres d’autonomie, qui séparent les deux modèles électriques. La nouvelle Dacia Spring 2024 annonce jusqu’à 220 kilomètres d’autonomie en cycle mixte WLTP, quand la Citroën ë-C3 en annonce 320 kilomètres, elle aussi en cycle mixte WLTP.

Il faut dire que la batterie de la Citroën C3 électrique est beaucoup plus grosse : 42 kWh contre 26,8 kWh pour la Spring. Mais celle de la Spring est une batterie lithium-ion de chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt) plus efficiente que celle de la Citroën en LFP (lithium-fer-phosphate). Le seul avantage de la Dacia Spring est sa masse : 984 kg dans sa version la mieux équipée, contre 1,4 tonne pour la ë-C3.

En plus d’avoir une meilleure autonomie, la Citroën ë-C3 profite de sa plus grosse batterie pour disposer d’un moteur plus puissant. En effet, la Citroën ë-C3 embarque un moteur de 83 kW (113 ch) là où la Dacia Spring se limite 48 kW (65 ch). Heureusement, la nouvelle Spring n’est plus limitée à 100 km/h en vitesse de pointe, comme c’était le cas avec l’ancien moteur de 45 ch. Cela dit, le bloc de 65 ch reste limité avec un 0 à 100 km/h en 14 secondes.

Pour la recharge, la Citroën ë-C3 électrique est prête à aller se brancher aux superchargeurs, tant elle dispose d’une prise pour courant continu. Elle peut recharger jusqu’à 100 kW (20-80 % en 26 minutes), loin de ce que permet la Dacia Spring. Pour se consoler, une option (500 euros) permet d’équiper la Spring d’un chargeur combo en courant alternatif jusqu’à 30 kW, pour pouvoir récupérer 80 % en une heure. La ë-C3 propose autrement de recharger en 7 ou 11 kW sur courant alternatif (4h10 ou 2h50 pour une charge). La Spring a sinon un chargeur 6,6 kW pour une charge en 4h50.

Conclusion : Dacia Spring ou Citroën ë-C3 ?

Malgré une Dacia Spring plus mature, plus tech et avec plus d’espace de rangement, Citroën risque de mettre une claque avec son ë-C3. Avec une différence de seulement 400 euros (en prenant en compte le bonus écologique), elle est moins chère que la Spring et bien plus à même d’embarquer 5 personnes et pouvoir s’aventurer à l’extérieur des villes. Grâce à son habitacle et ses sièges, Citroën mettra une nouvelle fois l’accent sur le confort.

La Dacia Spring aurait été une vraie concurrence si elle était toujours éligible au bonus écologique. Malheureusement, ce n’est plus le cas et sa proposition avec 65 ch et 220 kilomètres d’autonomie est légère. Elle reste intéressante pour un usage strictement urbain, avec un modèle qui tire son épingle du jeu grâce à ses dimensions maîtrisées et agile pour s’engouffrer partout en ville.

Le vrai match l’année prochaine mettra face à face la Citroën ë-C3 et la Renault R5 E-Tech. L’autre citadine française n’est pas attendue avant l’automne 2024, mais une fois ses versions sorties, elle pourrait s’avérer une bonne alternative à la Citroën C3 électrique pour disposer d’une autonomie allant tutoyer les 400 kilomètres.

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