Chez Dacia, tout est toujours un peu plus long, mais tout est surtout moins cher. Il en va de même pour l’électrique. Si la Spring a constitué une exception à la règle, ça ne sera pas le cas du reste du catalogue. Ainsi, comme le confirme Denis Le Vot, le patron de la firme, à nos confrères britanniques d’Autocar, le prochain modèle de Dacia à passer à l’électrique devrait être la Sandero, équivalent low cost de la Clio et voiture la plus vendue en France. Si ce choix a tout de l’évidence et devrait permettre à Dacia d’être une alternative à la Renault R5, à l’ID.2, de VW, ou encore à la Citroën C3 électrique, il ne sera mis en place que d’ici quatre à cinq ans, soit le temps nécessaire pour que le prix des composants utilisés par Renault baisse.
La future Sandero reposera sur une version simplifiée de la plateforme CMF-BEV de Renault, celle qui sert de base technique à la R5. C’est-à-dire qu’il devrait exister entre la R5 et la Sandero électrique, les mêmes liens qu’entre la Clio actuelle et la dernière version de la Sandero. En effet, s’il fallait résumer trivialement la stratégie de Dacia, il suffirait d’expliquer que le constructeur roumain hérite le plus souvent des fonds de tiroir de Renault. Entendons-nous, récupérer un moteur E-Tech quatre ans après son inauguration n’a rien de honteux, surtout si cela permet de le rendre accessible à un plus grand nombre d’utilisateurs. Mais les limites de ce procédé sont évidentes : Dacia fonctionnera toujours en réaction par rapport à ce que propose Renault.
En revanche, côté design, le constructeur est assez libre et il y a fort à parier que la prochaine Sandero change de style pour adopter l’esprit Outdoor vers lequel la marque est en train de se tourner. Une Sandero plus haute, en mode crossover, n’est donc pas à exclure, même s’il ne faut pas faire de l’ombre au Duster.
Une nouvelle Dacia électrique pas chère ?
Dans le cas de l’électrique, c’est la même chose et il faudra donc attendre la prochaine génération du Sandero, prévue pour 2027 ou 2028, pour voir le modèle le plus populaire de la filiale de Renault épouser la fée électricité. L’objectif pour Dacia semble évident : ne pas laisser la concurrence reprendre le dessus sur l’entrée de gamme. Pour autant, en matière de prix, le constructeur ne pourra pas faire de miracles. Denis Le Vot explique que les tarifs de la Sandero électrique et de la Dacia Spring pourraient être assez proches. Le patron du groupe estime que les deux modèles répondent à des attentes différentes et à des typologies de clients variées.
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Dans son esprit, les deux modèles peuvent donc cohabiter à des prix voisins. Mais sera-t-il vraiment entendu par sa future clientèle ? En effet, si on se penche aujourd’hui sur le niveau de finition d’une Sandero et qu’on le compare à celui d’une Spring, les différences de qualité sont flagrantes. Il y a fort à parier que même dans le cas d’une Sandero d’entrée de gamme de type « Access », les futurs acheteurs préfèrent s’orienter vers ce plus grand modèle, qui plus est mieux conçu.
Enfin, quid de l’autonomie ? Sur ce point, le patron de Dacia préfère rester prudent en utilisant ce qui est devenu le slogan de la marque : « proposer ce qui est utile pour les clients Dacia ». La batterie de la Sandero électrique sera donc « suffisante », ce qui est une manière de dire que Dacia attendra de voir l’évolution du marché des batteries avant de faire un choix, qui sera de toute façon contraint par sa plateforme. Lentement, mais sûrement, Dacia continue sa marche en avant. Et si celle-ci prend davantage de temps que certains de ses concurrents, elle permet à la filiale de Renault de réfléchir avant de jouer ses coups pour riposter.
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Source : Autocar