Dacia s’attaque à son Everest. La marque roumaine, propriété de Renault, a décidé d’investir un nouveau marché. Cette incursion dans le segment C, mission qui a été confiée à la marque lors du plan « Renaulution » de Renault, commence donc avec un grand SUV : le Bigster. À première vue, il pourrait s’agir d’un simple Duster sous stéroïdes. La réalité est bien différente. L’incursion de Dacia sur ce segment C a obligé la filiale de Renault à adapter sa stratégie sans renier sa recette : celle d’une voiture robuste et spacieuse au rapport qualité/prix imbattable. Le Bigster est-il déjà le SUV XXL le plus intéressant du marché ? Premiers éléments de réponse avec notre découverte à bord de la dernière Dacia.
Design : « une vraie Dacia et aussi une vraie voiture du segment C »
Proportions généreuses (4,57 de long et 1,71 de haut), calandre proéminente, passages de roues affirmés et des lignes bien tracées, il n’y a pas de doute, le Bigster s’affirme comme un SUV tout ce qu’il y a de traditionnel. À cet égard, il s’est finalement assez peu éloigné du concept dont il est le fruit, puisqu’il en reprend le gabarit et les traits principaux.
Pour autant, il y a un vrai travail stylistique sur le Bigster qui dépasse sans doute ce que Dacia a pu faire jusqu’ici. Et pour cause, il s’agit de séduire une nouvelle clientèle insensible jusqu’ici aux charmes du constructeur low cost. C’est la raison pour laquelle Dacia a opéré un travail plus abouti sur le design. En témoigne l’attention portée sur cette face avant massive avec une grille horizontale qui fait le lien entre les optiques et le logo de la marque. Disons-le tout de go : au premier coup d’œil, rien ne permet d’affirmer que le Bigster est un SUV d’entrée de gamme.
Il en va de même pour le traitement bi-ton qui mêle un bleu métallique du plus bel effet au noir, plus classique, sur la partie supérieure.
Chez Dacia, on assure volontiers avoir sondé des centaines de clients, en Allemagne notamment, pour comprendre les critères les plus importants dans le segment C et y faire face. Par exemple, la marque a choisi de ne pas faire l’impasse sur le hayon électrique (en option), alors même qu’il n’a rien en apparence d’un équipement indispensable. Mais attention, si Dacia a consenti à quelques efforts pour coller aux exigences du genre, il l’a fait à sa manière, ce que confirme son PDG, Denis Le Vot : « nous avons voulu déployer sur le segment C la recette qui a si bien marché pour nous sur le segment B. Autrement dit, le faire à la Dacia ».
Un exemple de cette méthode ? Le hayon justement. La plupart des constructeurs concurrents utilisent deux moteurs et deux pistons pour le mouvoir. Dacia a cherché avant de trouver la solution permettant de réaliser le même mouvement avec un seul moteur et donc à moindre coût. Idem sur les plastiques extérieurs pour lesquels le constructeur roumain a utilisé du polypropylène recyclé, un matériau dont il est un habitué qui offre à la fois robustesse et bon rapport qualité/prix.
Enfin, cette transition Dacia aurait pu difficilement la faire si la marque n’avait pas fait évoluer son style au cours des derniers mois. Son nouveau positionnement incarné par un logo retravaillé et des prétentions « outdoor » facilite assurément son ambition de peser dans le segment C. Extérieurement, en tout cas, force est de constater que la marque s’est donné les moyens de ses ambitions.
À l’intérieur : pragmatisme, espace et efficacité
Si à l’extérieur Dacia a soigné les apparences, à l’intérieur le Bigster s’est surtout contenté de faire du Dacia. Il ne faut pas voir dans cette affirmation une quelconque critique. Entendez par là que la marque a surtout privilégié la simplicité, la robustesse et le côté pratique. Certes, il en ressort une impression moins premium que sur les SUV du segment C les plus communs, mais cette différence se répercute aussi sur les prix… Nous y reviendrons.
La première impression qui se dégage lorsqu’on monte dans le Bigster, c’est la place disponible, à l’avant bien entendu, mais surtout à l’arrière où l’espace aux jambes est conséquent. L’habitacle, lui, est très sobre, mais aussi très pratique. Il ne comporte que les éléments les plus essentiels (quelques rangements, deux ports USB-C, une zone de recharge à induction…) à l’exception de quelques supports YouClip qui permettent d’ajouter des accessoires vendus en option par Dacia. Pour le reste, il faudra se contenter de deux écrans à l’affichage plutôt basique et à la diagonale de 10,1 pouces.
Le premier, situé derrière le volant, est dédié à l’instrumentation et fournit surtout les informations utiles à la conduite. Nouveauté sur le Bigster, il est en mesure de répliquer l’écran principal et d’afficher en cas de demande la navigation GPS. Le second écran, central et légèrement incliné vers le pilote, permet de commander les médias. On y retrouve un OS dépouillé au possible, mais qui accepte tout de même de laisser place à Android Auto ou CarPlay si telle est la volonté du propriétaire.
Quelques détails subtils confirment les efforts de Dacia pour coller aux exigences du segment C. Il en va ainsi du siège conducteur réglable électriquement, de la climatisation bi-zone ou encore du rangement sous l’accoudoir qui est réfrigéré. Un toit panoramique, longtemps demandé par les clients du Duster, complète l’offre intérieure. Enfin, côté coffre, on est tout simplement sur le champion de la catégorie avec un volume utile de charge de 667 L complété d’un plancher plat pour un chargement facilité.
Mais une question demeure et, pour l’heure, Dacia refuse d’y répondre clairement. Ce Bigster sera-t-il un jour capable de passer en 7 places et accueillir une grande famille ? Chez Dacia, on feint l’ignorance lorsque la question se pose et pourtant, la plateforme, les proportions et sans doute l’attente du marché permettraient d’être moins mystérieux. Dans tous les cas, aucune version 7 places n’est officialisée pour le moment.
Quatre motorisations, toutes électrifiées
Pour convaincre une nouvelle clientèle, Dacia se devait également de faire le nécessaire au niveau des motorisations. C’est sans doute l’aspect sur lequel le constructeur a consenti à faire le plus d’efforts en proposant quatre types de moteurs différents… tous électrifiés.
Le gros des ventes devrait concerner la version Hybrid 155 qui embarque, comme son nom l’indique, une motorisation full hybride de 155 ch. Elle se compose d’un moteur de 4 cylindres essence (107 ch) et de deux moteurs électriques reliés à une batterie de 1,2 kWh, le tout commandé par une boite de vitesses automatique électrifiée. Sur cette motorisation, Dacia promet 80 % de roulage en ville en 100 % électrique, et par conséquent la meilleure consommation sur un Bigster.
Vient ensuite une version TCe 140 et Eco-G 140, autrement dit un système mild hybrid pour le premier et une bicarburation essence et GPL très appréciée des clients de la marque sur le second. Enfin, une motorisation, plus anecdotique TCe 130 4×4 sera également de la partie. Elle aussi en hybridation légère, mais dotée d’une boîte de vitesse manuelle, elle sera destinée aux adeptes du tout terrain.
Outre ses moteurs, Dacia comptera également sur un autre élément pour améliorer la consommation de ses véhicules : leur poids. La marque affirme ainsi que la version hybride du Bigster a un poids inférieur de 10 % à la moyenne de sa catégorie.
À ces quatre types de motorisations, il faut associer quatre niveaux de finition qui feront varier l’équipement et le prix du Bigster. Là moins cher, le Bigster Essential débutera à moins de 25 000 euros. Viendront ensuite les finitions Expression, Extrême et le haut de gamme Journey. Là encore, la version la moins chère en version hybride débutera à un tarif inférieur à 30 000 euros.
À 25 000 ou 30 000 euros, le Bigster est-il une Dacia comme les autres ?
Le Bigster peut-il reproduire le succès de la Sandero et du Duster sur le segment C ? C’est l’espoir de Dacia, mais est-il seulement envisageable ? À première vue et après être monté à bord du nouveau SUV de la marque, il nous semble que le contrat est rempli, au moins sur le papier. Le Bigster a beau être un véhicule du segment C par ses dimensions et son allure, il n’en demeure pas moins une Dacia. En témoignent les choix ingénieux qui ont été faits au niveau de l’équipement et des motorisations. Il reste désormais le plus dur : convaincre les utilisateurs que la recette qui a eu tant de succès sur le segment B est adaptée au segment supérieur.
Le prix devrait grandement aider. À première vue, voire une Dacia s’afficher à plus de 30 000 euros peut surprendre, mais dans cette catégorie, le Bigster se trouvera confronté à des véhicules nettement plus chers dont certains sont à peine mieux équipés. Consentir à quelques sacrifices et économiser 10 000 euros sur la facture, c’est une recette qui a déjà marché pour Dacia par le passé. Le Bigster pourrait à nouveau la renouveler.
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bonjours, vue la longueur du véhicul est il possible de passer dans les parkings fermer la hauteur ca vas mais la longueur dans les rampes qui tourne a voire
J’ai une berline qui fait 4m80, aucun soucis pour les parkings sous terrain. D’autant plus que le bigster doit avoir de meilleur angle de chasse que ma berline.
Les colles !,
Malheureusement avec les moteurs 1,2 l ! On va en voir par mal sur le bord de la route en panne !
Et cet intérieur de qualité médiocre et fade ! Tout ça pour plus de 30 k € !!! On tombe sur la tête…