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D850 : ce que révèlent les premières photos du futur monstre de Nikon

Quelques jours avant la mise sur le marché de son nouveau reflex phare, Nikon a publié des images capturées avec des préversions. Auscultées à la loupe, ces photos révèlent le potentiel de l’appareil… simplement énorme.

C’est peu de dire que le Nikon D850 est très attendu : le futur boîtier reflex à capteur plein format du constructeur japonais marque le réveil de la marque et le retour des reflex dans la course à la technologie. Si nous n’avons pas encore pu mettre la main sur l’appareil, Nikon a cependant partagé des images en pleine définition produites par des ambassadeurs de la marque. Des photographies qui révèlent de nombreuses choses sur son monstre de 45 Mpix.

[ Visionnez et téléchargez en haute définition les première photos prises par le D850 de (c) Nikon Corp ]

Nikon confiant

Les constructeurs diffusent parfois des photos  de démo au moment du lancement d’un produit. Mais non seulement ces clichés sont toujours réalisés dans des conditions idéales – ce D850 n’échappe pas à la règle – mais il est également rare que les fabricants communiquent des versions pleine définition à plus de 100 ISO.

Or, Nikon France nous a fait parvenir des images prises à des valeurs basses où la qualité d’image est à son son maximum (64, 100, 200, 320 et 400 ISO) mais aussi des fichiers à 640, 1000, 1600, 4000 et même 10 000 ISO. Preuve que le constructeur est confiant dans les résultats et tient aussi à communiquer à la presse et aux utilisateurs des images réalistes.

Non seulement Nikon n’a pas supprimé les métadonnées EXIF des fichiers (les informations de prise de vue intégrées dans les photos par l’appareil, ndr), mais en analysant ces fameuses données, on se rend compte qu’il a même livré des JPEG brut de décoffrage issus de préversions de l’appareil (firmwares v 0.32, v 0.36 & v 0.38). Quelques clichés ont aussi été développés à partir de fichiers RAW avec le logiciel de dématriçage maison Capture NX-D (v 1.4.6 M) et une image a même été traitée avec… Windows Photo Viewer 6.1. Confiant Nikon, on vous dit !

Le studio en lumière continue

La moitié des images communiquées ont comme sujet des humains et s’apparentent à des clichés « studio » et donc à éclairage contrôlé. Cela dit, Nikon a voulu souligner la bonne gestion des hautes sensibilités du D850 en partageant des photos faites non pas avec de gros flashes de studio, mais en lumière continue.

Des lumières au rendu plus naturel, mais aussi moins puissantes et qui imposent donc de pousser les ISO. Et le D850 se comporte très bien dans ce domaine puisque les photographes ambassadeurs sont allés jusqu’à 4000 ISO pour ce portrait de couple.

Rêve de photographe, cauchemar de maquilleur

Les utilisateurs de moyen-format comme le GFX50s récemment testé le savent : les définitions d’image supérieures à 40 Mpix posent de sérieux défis. Aux photographes bien sûr, mais aussi aux indispensables retoucheurs et les maquilleurs. L’amélioration de la précision des optiques et l’explosion de pixels révèlent en effet tellement de détails que les clichés examinés à 100% font ressortir des aspérités invisibles à l’œil nu… de même que des ratés. A charge aux artistes de la poudre et aux magiciens de Photoshop de travailler efficacement.

Nikon – Avec une telle définition, une imperfection comme le manque de maquillage sous le nez du modèle se remarque rapidement.

Heureusement pour eux, la solution ne passe pas uniquement pas uniquement par les lumières ou le maquillage, mais aussi par le bon choix des optiques…

Attention aux rétines !

Au sens propre comme au figuré, ce D850 va attaquer les rétines. Son extraordinaire définition va influer la qualité du maquillage comme on l’a vu, mais aussi le choix des optiques : les objectifs « chirurgicaux » sont à réserver aux paysages, où leur grand pouvoir séparateur va permettre de faire sortir les moindres détails. Mais pour les portraits, il faudra privilégier des objectifs dont la formule optique profite d’un peu de douceur afin d’éviter de faire ressortir toutes les imperfections de la peau.

Les autres rétines auxquelles il va falloir prêter attention, c’est celle des sujets photographiés : le niveau de détails de la photo ci-dessus est tel que l’on voit nettement la disposition du studio du photographe, le système d’éclairage employé (à nid d’abeille) et l’assistante qui tient le réflecteur blanc. Tout cela dans la pupille d’un sujet.

Paysages : parfait pour les grands tirages !

Chance et défi pour le portrait de studio, la super définition de 45 Mpix du D850 et sa bonne montée en ISO supposée sont de parfaits atouts (sur le papier) pour les photographes de paysages. La seule photo qui ne semble pas prise sur trépied (1/800e de seconde) en témoigne : l’examen à 100% de ce cliché du sommet d’une montagne qui s’avère être un Jpeg sorti du boîtier est tout bonnement excellent. Le niveau de détail est impressionnant, de même que la dynamique de l’image : les blancs ne sont pas cramés, les ombres on encore de la matière, la subtilité des reliefs des zones enneigées est conservée, etc.

Le D850 semble donc notablement améliorer la qualité d’image déjà excellente du D810. Mais la cerise sur le gâteau pour les amateurs de photo en extérieur, c’est qu’ils n’auront plus à choisir entre la grande définition des D800/D810 et la vélocité des D4/D5/D500, puisque le D850 conjugue le grand nombre de pixels avec l’AF… du D5.

L’épreuve aviaire

Nous évaluerons bien évidemment la qualité de l’AF du D850 nous-mêmes mais force est de constater que Nikon n’a pas choisi les sujets les plus simples à photographier pour ses images de propagande : il s’agit en effet de deux oiseaux capturés en plein vol, un fou de Bassan et un rapace. Deux sujets bien plus compliqués à accrocher qu’un buffle qui rumine ou un rhinocéros qui se prélasse.

Outre le niveau de détails impressionnant de chacune de ces images – surtout celle du fou de Bassan – on note que les sujets sont parfaitement nets. Il faudrait voir le taux de déchet des photographes, mais si le D850 est effectivement au niveau des D500/D5, de nombreux photographes animaliers pourraient sauter le pas pour l’économie d’espace et de poids. Sans parler du doublement de la définition d’image.

Il reste à attendre de mettre la main sur le futur champion de Nikon. Si la promesse est tenue, ce boîtier pourrait relancer les reflex dans le haut de gamme. Et tacler un peu plus Canon… dont le 5D Mark IV fait un peu pâle figure face à ce D850.

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Adrian BRANCO