01net. : Comment se porte Hi-Media ? Cyril Zimmermann : Bien. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 5,6 millions d’euros au premier trimestre, en augmentation de 131 % par rapport à la même période de l’année 2000. Nous avons quasiment terminé notre expansion internationale puisque nous sommes présents dans onze pays européens ainsi qu’au Canada. On regarde encore quelques dossiers, mais nous sommes déjà présents dans tous les grands pays européens. Sur le premier trimestre de cette année, 32 % de notre chiffre d’affaires a été réalisé à l’étranger. Sur 2001, ce sera moitié, moitié.Comptez-vous uniquement sur votre métier de régie publicitaire pour poursuivre votre croissance ? Pas seulement, notre activité marketing devrait représenter cette année de 10 à 15 % de notre chiffre d’affaires. Sur les trois premiers mois de l’année, sa part est de 6 %. Cela fait un an que nous vendons des campagnes publicitaires sur des fichiers d’adresses. Nous avons créé un département de courtage d’adresses mails à cet effet. Nous proposons aussi de la location d’adresses, de l’enrichissement de base et des services de routage. Nous revendons aussi des services à nos clients comme des outils d’audience, ou des serveurs de bandeaux.Quelles sont vos perspectives pour cette année ?Nous allons peut-être procéder à quelques acquisitions pour affiner notre couverture européenne, comme par exemple aux Pays-Bas. Et nous prévoyons un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. Pour ce qui est de notre résultat, nous en saurons plus en juin. Nous connaîtrons alors l’attitude des annonceurs traditionnels. Mais les résultats de Hi-Media resterons à un niveau de perte raisonnable. L’année dernière, notre résultat net n’était que de -2,6 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 14,6 millions d’euros. Nous ne ferons pas comme AdLink qui, même s’il réalise un CA de 30 millions d’euros, connaît une perte de 16 millions d’euros.Comment ressentez-vous l’évolution du marché de la publicité sur Internet ?C’est toujours un marché en croissance, il se porte donc bien. La grande différence est que les annonceurs ont changé. L’année dernière, plus de 50 % de notre chiffre d’affaires était généré par des start-up. Leurs dépenses marketing étaient très importantes, et elles voulaient être partout. Aujourd’hui, elles ne représentent plus que 25 % de notre chiffre d’affaires. Nous avons de plus en plus d’annonceurs différents, et de plus en plus de dot-corp. Ils ne viennent pas de secteurs d’activité particuliers. On voit arriver des entreprises du type de Procter & Gamble, des constructeurs automobiles, des marques d’hygiène beauté … Et, au contraire, leurs dépenses sont moins élevées et beaucoup plus ciblées. Actuellement, ces marques traditionnelles sont en période de tests. Elles sont plus précautionneuses, et plus sélectives sur leurs choix de supports.C’est-à-dire ?Elles cherchent ce que peut leur apporter le média en terme d’image de marque et de notoriété. Elles n’ont pas encore trouvé le bon équilibre. Mais elles investissent de plus en plus. Cela a commencé en début d’année par de faibles montants, et cela augmente petit à petit. En outre, les annonceurs traditionnels ont l’habitude de connaître les supports sur lesquels ils achètent de l’espace pour pouvoir identifier les sites qui sont en accord avec leur image, leur activité. Ils ciblent donc prioritairement des sites éditoriaux clairement identifiables. En conséquence, ce sont les sites portails et les communautés de pages perso qui souffrent. AuFéminin, par exemple, a de bien meilleurs résultats que Wanadoo qui a pourtant divisé par trois le prix de ses espaces publicitaires.Cette guerre des prix va-t-elle continuer ?Ce n’est qu’une période d’adaptation. On commence à calculer des GRP [calcul d’exposition des campagnes, NDLR], et on s’aperçoit que le coût au contact était beaucoup trop élevé. Ces tarifs pouvaient exister tant que les investissements dans les start-up généraient principalement des investissements publicitaires, mais ce n’est plus le cas. On commence seulement à avoir des coûts aux GRP en relation avec la presse papier. Mais si les prix continuent de descendre, les petits et moyens sites vont disparaître faute de ressources publicitaires.
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