Le groupe
Coriolis commercialise des services télécoms (téléphonie fixe et mobile, centres d’appel, etc.) et possède un réseau de boutiques (Telephone Store). Il tente aujourd’hui une diversification osée, en se
portant candidat à l’un des huit canaux de la télévision numérique terrestre (TNT) que le
Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) va réattribuer avant l’été. Cyril Nau, directeur du projet Télévision chez Coriolis, explique les raisons de ce pari et donne un cadre à ce projet.01net. : Vous êtes candidat à l’attribution d’un canal de diffusion sur la TNT. N’est-ce pas surprenant de la part d’un groupe de télécoms ?
Cyril Nau : C’est une diversification surprenante, mais logique pour nous. La convergence numérique se voit aujourd’hui au niveau des réseaux et des terminaux et notre ambition est d’y participer au niveau des contenus. Nous
sommes un groupe issu du monde des télécoms et des services, et nous profitons de cette candidature pour proposer une chaîne innovante.
Nous pensions qu’il était judicieux de proposer au CSA de nouveaux entrants afin de dynamiser un peu le paysage audiovisuel français (PAF). Proposer une chaîne généraliste orientée nouvelles technologies avait pour nous du sens au sein
du bouquet de canaux gratuits de la TNT.Pourquoi mettre en avant les technologies ?
Cela fait des années que l’on parle de fracture numérique en France. Un des moyens de la réduire est de vulgariser les nouvelles technologies, de les présenter au grand public, via le meilleur média, la télévision. Personne, sur les
chaînes actuelles, ne propose ça.On a parlé d’un coup de pub gratuit pour Coriolis. Que répondez-vous ?
Ce n’est pas un coup de pub. Il y a d’autres moyens de faire parler de soi. Coriolis TV, c’est un vrai projet. Nous y travaillons depuis un certain temps, avec énergie. Nous avons une équipe dédiée de dix personnes. Notre candidature est à
la hauteur des autres dossiers.Quel serait le contenu de votre chaîne ?
Même si c’est une chaîne orientée nouvelles technologies, ce n’est absolument pas une chaîne thématique. Elle sera généraliste et grand public. Nous avons prévu sept émissions exclusives dès le lancement, orientées nouvelles technologies,
alliant divertissement et information. Le but est que Coriolis TV soit accessible à tous les publics tout en véhiculant un message technologique fort.Soyons concret : à quoi ressemblera votre grille de programmes ?
Je ne peux pas encore dévoiler dans le détail notre projet qui doit être examiné par le CSA. Mais je peux vous dire qu’à côté de programmes exclusifs de vulgarisation, nous laisserons aussi la possibilité aux téléspectateurs de nous faire
parvenir leur création numérique pour les associer au contenu de la chaîne. Nous voulons à la fois parler des nouvelles technologies et les utiliser. Nous diffuserons de 7 heures à 3 heures du matin.Coriolis Télécom n’est pas connu du grand public. Pensez-vous être capable de relever le challenge de faire vivre une chaîne de télévision ?
D’avoir le poids économique et les structures suffisantes ?
Oui. Nous avons communiqué au CSA un plan de financement solide. Notre chaîne posséderait un budget de 20 à 30 millions d’euros par an et emploierait une cinquantaine de personnes. Le groupe, qui se lance seul pour le moment dans
cette aventure, a les moyens de soutenir la chaîne sur le long terme.
Le groupe Coriolis, c’est 460 millions d’euros de chiffre d’affaires par an et 900 personnes. Nous sommes bien placés pour devenir un nouvel entrant significatif, qui apporte nouveauté et concurrence sur le PAF, avec une assise
financière suffisante.Quels sont les atouts de votre dossier ?
Le contenu et l’ambition du projet d’abord, qui aurait une place au sein de la vingtaine de chaînes gratuites. De plus, il est de l’intérêt du consommateur final d’avoir des acteurs variés. Le CSA devrait faire confiance à quelques
nouveaux entrants qui ont du poids et un discours. Ils l’ont déjà fait par exemple avec NRJ, et la chaîne Direct8 du groupe Bolloré. Mais ce n’est pas encore assez et il faut plus de nouvelles têtes.
Un autre de nos arguments est que nous injecterions de l’argent frais dans le secteur audiovisuel, alors que certains groupes utiliseront la TNT pour recycler en partie leurs programmes.En cas de feu vert, quand apparaîtrait Coriolis TV ?
Nous passons notre oral mi-avril, nous aurons une demi-heure pour présenter notre idée. Le CSA donnera sa réponse en mai et les licences seront délivrées courant juin. Nous démarrerions en fin d’année, si tout se passe bien. Mais tout se
passera bien.
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