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Cybercriminalité: le G8 interpelle les professionnels

La semaine prochaine, les gouvernants des huit pays les plus importants parleront de criminalité informatique. Pour la première fois, les grands groupes de l’industrie informatique seront invités aux discussions.

Paralysie technologique rime avec paralysie juridique et paralysie politique. La plupart des décideurs informatiques atteints par ” ILOVEYOU
(lire l’article ci-dessous) restent flous quant aux suites juridiques qu’ils donneront à cette attaque. Le préjudice de la criminalité high-tech est pourtant élevé : le Club de la sécurité informatique française (Clusif) l’a estimé à 12 milliards de francs en 1999. Vrai, faux… reste qu’une des principales difficultés d’appréciation réside dans la réticence des entreprises à déclarer les attaques. Les seuls chiffres disponibles étant fournis par les éditeurs d’antivirus qui ont tout avantage à être alarmistes.
En face, les gouvernements ont déclaré l’urgence… depuis 1998, lors du sommet de Birmingham du G8. Depuis, il y a eu quelques concertations internationales antagonistes. D’un côté, les Américains plaident pour créer un organisme central d’intelligence international, ce que rejettent les Européens qui défendent la territorialité et privilégient l’accélération des échanges entre polices nationales.
La semaine prochaine, une nouvelle tentative sera lancée : du 15 au 17 mai se tiendra à Paris la première conférence internationale du G8 sur ce problème. Co-organisée par la France et le Japon, elle réunira trois cents représentants du privé et des pouvoirs publics des huit pays du G8. Ce dont se félicite un porte-parole du Quai d’Orsay indiquant que “pour la première fois, le débat sera ouvert aux grands groupes privés internationaux tels que Microsoft, Cisco, Vivendi ou Alcatel”.
Internet repose sur la confiance, c’est sa faiblesse
La réunion servira aussi de vitrine pour présenter les entreprises en pointe en matière de sécurité informatique. La montagne risque d’accoucher d’une souris, car “il ne faudra pas attendre de conclusions ni de résultats concrets avant le prochain sommet d’Okinawa, souffle en aparté un des organisateurs français. L’objectif n’est pas de mettre en place des mécanismes opérationnels ou d’élaborer des textes contraignants. Seul à prendre les devants, le Conseil de l’Europe, qui réunit les quarante et un pays du Vieux Continent, vient de rendre public un projet de convention internationale, “à discuter(*)”.
Le réseau Internet a été construit sur le modèle d’économie libérale défini par les chefs d’Etats du G8. A ce titre, il repose sur la confiance, ce qui en fait sa faiblesse. Au niveau des Etats, la lutte contre la criminalité de haute technologie im- plique un certain contrôle du réseau, tout en respectant les libertés individuelles et la souveraineté des Etats. Une contradiction difficile à résoudre.
(*) http://conventions. coe. int/treaty/FR/ cadreprojets. htm

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Hubert d'Erceville