Les États-Unis ne considèrent plus la Russie comme une cybermenace. Opérant un virage à 180 degrés, le gouvernement américain ne se dit plus préoccupé par les cyberattaques russes. Selon la secrétaire adjointe aux affaires internationales de cybersécurité au Département d’État, Liesyl Franz, la Chine et l’Iran représentent les deux principales menaces informatiques de la nation. La Russie n’a pas été mentionnée, et c’est une première.
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« Poutine est à l’intérieur »
La Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) a reçu des consignes dans ce sens de la part du gouvernement Trump. Comme le rapportent nos confrères de The Guardian, les agents fédéraux ont ordre de ne plus surveiller les opérations des pirates russes. En fait, « tout le travail lié à la Russie est annulé », explique une source anonyme au média britannique. C’est la décision prise par le nouveau secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth.
La Russie de Vladimir Poutine et ses groupes de hackers ne sont plus perçus comme un adversaire direct ni comme un danger imminent pour les infrastructures des États-Unis. Pourtant, « la Russie et la Chine sont nos plus grands adversaires », ajoute la source anonyme. Ces dernières années, les États-Unis ont en effet essuyé une myriade d’attaques informatiques en provenance de la Russie, dont des opérations d’influence en ligne, de manipulation et d’espionnage. Jusqu’ici, les agences américaines ont toujours présenté la Russie comme une « cybermenace mondiale persistante ». Les États-Unis se sont toujours défendus, notamment en démantelant les virus employés par les services de renseignement de la Russie.
« Nos systèmes ne seront pas protégés et nos adversaires le savent. Les gens disent que la Russie gagne. Poutine est à l’intérieur maintenant », regrette la source interrogée par The Guardian.
Les États-Unis se rapprochent de la Russie
Ces décisions ont été prises dans un contexte de rapprochement entre les deux nations. Depuis son élection, Donald Trump cherche en effet à soigner les relations diplomatiques avec Moscou. La Russie indique d’ailleurs avoir proposé aux États-Unis de « discuter des moyens de surmonter les nombreux “désagréments” hérités des administrations américaines précédentes ». Ce rapprochement s’est opéré dans le cadre des négociations autour de la guerre en Ukraine.
Sur son réseau social Truth, Trump indique que les États-Unis devraient « passer moins de temps à s’inquiéter de Poutine », et plus de temps à « s’inquiéter des gangs de migrants violeurs, les gros bonnets de la drogue, les meurtriers et les immigrants souffrants de troubles psychiatriques qui entrent dans notre pays — afin de ne pas terminer comme l’Europe ». Le revirement des États-Unis sous l’impulsion de Donald Trump suscite évidemment les inquiétudes des experts en cybersécurité. Pour l’expert James Lewis, « il est incompréhensible de faire un discours sur les menaces dans le cyberespace et de ne pas mentionner la Russie et il est délirant de penser que cela transformera la Russie et le FSB (l’agence de sécurité russe) en nos amis ».
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Source : The Guardian