Dernière évolution d’une situation qui va en s’envenimant. Le Washington Post rapporte que le ministre de la Défense américain, Leon Panetta, a déclaré récemment que les autorités états-uniennes tiennent pour responsable des hackers iraniens pour l’attaque qui a dévasté les installations de plusieurs compagnies d’extraction pétrolière et gazière du Golfe persique. Selon lui, la menace iranienne est de plus en plus forte. S’il n’a pas dessiné un lien direct entre Téhéran et les attaques dans le Golfe persique il a déclaré, en termes « diplomatiques » que l’Iran « s’est lancé dans un effort concerté pour utiliser le cyberespace à son avantage. »
Dernier avertissement ?
En conséquence de quoi Leon Panetta déclarait, pendant un discours lors du Business Executives for National Security 2012, que « le Pentagone est préparé à agir si les Américains sont menacés par une attaques informatiques ». Il ajoutait que le Pentagone a injecté des milliards de dollars pour doper ses capacités à identifier les origines des cyberattaques, à les bloquer et à y répondre. « Nos potentiels agresseurs doivent savoir que les Etats-Unis ont le pouvoir de les localiser et de les tenir responsables pour leurs actions qui porteraient atteintes à l’Amérique ou à ses intérêts. »
Selon James Lewis, expert en sécurité pour le Center for Strategic and International Studies, présent lors du discours et interrogé par le Washington Post, ces propos sont un message clair destiné à l’Iran : « Nous ne sommes pas dans une situation où des gens lancent des défis, mais je pense que Panetta a clairement fait en sorte d’envoyer un avertissement (à l’Iran) : nous savons qui c’était, peut-être voudrez-vous y penser à deux fois avant de recommencer ». James Lewis complète son point de vue en indiquant que ce message est essentiel parce que les cybermenaces iraniennes (ou qui sont imputées à ce pays) « représente une nouvelle dimension dans un conflit intermittent de trente ans avec l’Iran pour les lesquels nous sommes mal préparés ».
Un contexte ou un scénario
Un Etat qui menace un allié, qui contrôle des ressources pétrolières, ce qui mène à des opérations militaires ou cybermilitaires, le scénario a un air de déjà-vu. Les Etats-Unis semblent en tout cas de plus en plus préoccupés par leur cybersécurité. L’Iran occupant dans le champ de vision un espace de plus en plus important. La prochaine étape dans ce duel sera-t-elle l’ouverture d’une cyberguerre officielle, qui permettrait à l’armée américaine de justifier l’importance de concentrer les armes de cyberwarfare à sa tête ?
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