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Cyberattaques en France : les dernières fuites de données et entreprises touchées

Les cyberattaques continuent de se multiplier en France. De nombreuses entreprises se sont retrouvées dans le viseur des cybercriminels. Ces attaques ont abouti au vol des données personnelles de la plupart des Français. Ci-dessous, on fait le point sur les dernières victimes et l’évolution de la situation.

Depuis quelques mois, les cyberattaques se multiplient en France. Les attaques informatiques se sont accélérées dès le début de l’année 2024, avec une pluie d’arnaques en ligne ou d’intrusions en tous genres. Une étude menée par Statista révèle que les cyberattaques devraient couter plus de 129 milliards de dollars à la France en 2024.

Au terme de la grande partie des cyberattaques recensées, les données personnelles des Français se sont retrouvées entre les mains des pirates. En règle générale, les données exfiltrées comprennent des noms complets, des adresses électroniques, des adresses postales ou des numéros de téléphone. Parfois, des coordonnées bancaires sont aussi récupérées par les pirates. C’était le cas lors du piratage de Free avec des millions d’IBAN qui se sont retrouvés dans la nature.

Une fois dérobées, les données sont généralement revendues sur des marchés noirs. Bien souvent, c’est sur BreachForums, une plateforme très fréquentée par les cybercriminels en quête d’informations, que les enchères sont ouvertes. Une fois achetées, les données peuvent servir à orchestrer d’autres offensives, comme des attaques phishing personnalisées ou des tentatives d’usurpation d’identité.

À partir de là, on constate un effet boule de neige. Plus on trouve de données compromises, plus les hackers lancent des cyberattaques… qui aboutissent au vol d’autres informations. Pour Clément Domingo, chercheur en sécurité qui suit de près la situation en France, ce sont les données de huit français sur dix qui circulent sur des marchés noirs. C’est pourquoi les Français sont devenus les ciblés préférées des cybercriminels… La France s’est imposée comme le pays d’Europe occidentale le plus touché par les violations, démontre une étude de SurfShark.

Parmi les plus grosses fuites de données de l’année, on trouve d’abord le hack de deux prestataires des soins de santé, Viamédis et Amerys, de deux opérateurs majeurs (Free et SFR), de plusieurs enseignes, à savoir Boulanger, Cultura, SFR, Truffaut ou encore Grosbill, et de plusieurs services du gouvernement, dont la Caisse d’Allocations familiales (CAF) et France Travail. Malheureusement, la liste des entreprises touchées continue de s’allonger de jour en jour.

Fuite de données chez Top Achat

Top Achat, le site e-commerce racheté par LDLC en 2020, vient de subir une fuite de données. Le site indique avoir « été victime d’un incident de cybersécurité » qui a abouti au vol d’une partie des informations des clients. Les données n’ont pas encore fait surface sur des marchés noirs, mais elles pourraient servir à piéger les utilisateurs ayant passé des commandes auprès de Top Achat.


Le piratage d’Eurostar

En juin dernier, un des partenaires d’Eurostar a été victime d’une intrusion. L’attaquant s’est envolé avec une montagne de données personnelles sur les personnes qui ont voyagé en Eurostar. Ces informations se sont récemment retrouvées sur des marchés noirs, à la portée de tous les cybercriminels.


Second piratage de LDLC

LDLC vient de subir une seconde cyberattaque. De l’aveu du groupe français, des pirates ont volé des données de ses clients au cours d’une intrusion. Tandis qu’une enquête est en cours en interne, LDLC a prévenu les autorités compétentes. La firme recommande à sa clientèle de faire preuve de prudence face aux messages de phishing.


Free interdit le télétravail « pour des raisons de cybersécurité »

Free a décidé de mettre un terme au travail à distance dans ses centres d’appels. Mettant en avant des raisons de cybersécurité, l’opérateur ne veut plus que ses salariés fassent du télétravail. Cette décision, directement motivée par la fuite de données d’octobre, a poussé les employés à faire gréve pendant plusieurs heures. Pour les syndicats, la sécurité informatique n’est qu’un prétexte pour priver les travailleurs de leurs acquis sociaux et les pousser vers la sortie.


Record de plainte auprès de la CNIL

Suite à la cyberattaque de Free, la CNIL a reçu un record de plaintes relatives à la violation de données. Lors d’une interview accordée à Ouest-France, Mathias Moulin, secrétaire général adjoint du régulateur, affirme avoir enregistré « plus de 2000 plaintes à ce stade ». Le responsable rappelle qu’une enquête est en cours, et que celle-ci pourrait bien durer « entre 8 et 10 mois ». Viamedis, Almerys et France Travail, d’autres victimes de cyberattaques, sont également dans le viseur du gendarme, et des contrôles sont en cours.

« Nous n’avons pas une logique punitive, mais plutôt de mise en conformité des acteurs. […] On a vraiment une volonté d’augmenter le nombre de sanctions. Mais pas punir pour punir. On prône la mise en conformité avant tout », explique Mathias Moulin.

Plus globalement, la CNIl explique avoir enregistré « 5 100 notifications au 26 septembre », contre 4 668 au cours de l’année dernière. Cette hausse des plaintes découle évidemment de l’explosion des fuites de données en France.

« L’an dernier, nous avons adopté 14 sanctions pour manquement à la sécurité. Nous avons aussi adressé 168 mises en demeure. En 2024, nous serons probablement sur une proportion de manquement équivalente », ajoute Mathias Moulin.


Un complice à l’origine du hack de Free

Selon les investigations menées par le chercheur Clément Domingo, le piratage de Free a commencé avec la trahison d’un des agents du service clientèle. Celui-ci aurait communiqué ses identifiants OpenVPN au pirate. Avec cet accès aux ressources internes de l’entreprise, le hacker a pu manipuler et berner d’autres employés de l’assistance client. Il les a convaincus de lui communiquer leurs identifiants, ce qui lui a ouvert la porte aux données personnelles des abonnés.


Un virus s’attaque aux banques de France

Un nouveau virus, baptisé DroidBot, s’attaque aux clients de huit banques françaises. Pour arriver à ses fins, le malware cherche à infiltrer les smartphones Android en se faisant passer pour une application légitime. Ensuite, il met tout en œuvre pour aspirer les données des usagers, dont les identifiants de leur compte bancaire. In fine, les cybercriminels parviennent à réaliser des virements à votre insu. Des centaines d’attaques sont en cours dans plusieurs pays d’Europe.


L’arnaque à la livraison de colis se propage en France

Alors que les fêtes de fin d’année approchent, les arnaques à la livraison de colis se multiplient. Les cybercriminels ont enregistré une vingtaine de noms de domaine usurpant l’identité de Mondial Relay. Avec ces noms, ils veulent convaincre les internautes de communiquer leurs coordonnées bancaires. Le nombre de courriels frauduleux risque d’exploser à la hausse durant les fêtes, suite à l’explosion des commandes en ligne.


Les cartes d’identité des clients de Norauto

C’est au tour de Norauto, une entreprise française spécialisée dans l’entretien automobile, de subir une attaque informatique. Suite à une faille, « des données à caractère personnel spécifiquement liées à notre service location ont été ciblées » ont été compromises. C’est le cas du « numéro de pièce d’identité » fourni par les clients du service de location. Les données ont été mises en vente sur BreachForums, la plaque tournante des fuites d’informations.


Guy Demarle piraté

Guy Demarle, une entreprise française spécialisée dans les ustensiles de cuisine, a été victime d’une intrusion. L’enseigne a constaté « un acte de cybermalveillance portant sur une partie de ses informations clients ». Votre nom et prénom, votre adresse postale, votre adresse e-mail et votre numéro de téléphone sont peut-être compromis si vous avez passé commande sur la boutique. La société a contacté la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) pour la prévenir.


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Votre opinion
  1. La meilleure façon de contrer cela serait de rendre publique la totalité des informations des Français comme pour la drogue finalement une fois en vente libre le marché serait cassé et il n’y aurait plus aucun intérêt de hacker.

    1. ????? Avez vous lu votre commentaire avant de l’envoyer ?
      Comprenez vous l’intérêt de récolter des informations d’une personne ?
      Où vous informez vous pour avoir de tels arguments erronés ? ( se puisse t il que vous n’ayez pas compris vos informations ? )

      Les mondes de la drogue et du piratage sont totalement différents, sauf pour une possibilité, rapide, de gros gains financiers.

      1. Je ne sais trop si le commentaire d’Alain est du lard ou du cochon, comme on disait autrefois (Note pour les plus jeunes, c’est une expression qui n’a rien d’infamante.).
        Le propos est tellement gros que je pencherais pour le second degré.
        Avoir toute ma vie dénudée (slip compris ?) exposée au regard de la planète entière ? Mais vous n’y pensez pas ?!

    2. Pas grand chose à faire selon moi sinon ignorer tout message suspect. Il vaut mieux effacer un vrai message que tomber dans un piege. Les barrieres infranchissables n’existent pas.
      Le Titanic était insubmersible, un glaçon a suffit ! . . .

  2. Pas grand chose à faire selon moi sinon ignorer tout message suspect. Il vaut mieux effacer un vrai message que tomber dans un piege. Les barrieres infranchissables n’existent pas.
    Le Titanic était insubmersible, un glaçon a suffit ! . . .

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