‘ Ceci n’est pas une pipe ‘, écrivait Magritte sur ses tableaux, libérant sa pensée des signes matériels. ‘ Ceci n’est ni le présentateur de meubles, ni
l’architecte dans son futur bâtiment, ni l’animateur d’un plateau de télévision… C’est sa reconstruction en 3D et en temps réel ‘, pourrait parodier Jean-Marc Hasenfratz, enseignant-chercheur à
l’université Pierre-Mendès-France. Les recherches sur lesquelles il travaille au laboratoire Gravir/Imag-Inria de Grenoble portent sur le réalisme des images et l’interaction d’un environnement virtuel avec un personnage se
trouvant face à un public.Quel est l’intérêt de filmer un animateur pour l’incruster dans un monde virtuel ? Réponse : l’architecte vendra mieux son projet de bâtiment s’il peut, par exemple, en montrer les commodités avant
sa construction, en éteindre toutes les lumières ou en ouvrir tous les stores. Le présentateur de meubles pourra, de la même manière, s’installer confortablement dans un fauteuil ; le vendeur de voyages faire visiter une chambre
d’hôtel, ou encore l’industriel manier son futur prototype en vidéoconférence… Bref, les usages potentiels sont nombreux.
Un rendu très réaliste
Ce projet Cyber, qui participe d’une action concertée incitative Jeunes chercheurs, du ministère de la Recherche, peut en effet s’étendre à de multiples applications. Principale avancée : un rendu particulièrement
réaliste ?” obtenu, entre autres, grâce à un éclairage et à des ombres portées du modèle 3D ?”, qui améliore la cohérence entre le personnage réel et le monde virtuel.
et au ” rééclairage”. Une caméra de télévision filme l’animateur pour l’incruster dans le monde virtuel. Le flux vidéo incrusté est ” recolorié “, à la volée, en fonction des conditions
d’éclairage du monde virtuel ‘, explique Jean-Marc Hasenfratz.Autre avantage : ce dispositif est plus léger et moins coûteux qu’un plateau TV traditionnel. ‘ Les incrustations pratiquées aujourd’hui s’effectuent généralement sur un personnage filmé sur un
fond bleu, poursuit Jean-Marc Hasenfratz. Dans notre application, le fond ne constitue pas un problème, et le personnage en mouvement est filmé en entier. ‘Ces avancées technologiques sont possibles grâce à une quatrième génération de cartes graphiques très rapides et à la programmation d’algorithmes mathématiques puissants : ‘ Le traitement s’effectue sur
trente images secondes et respecte donc les contraintes du temps réel. ‘ Conclusion de Jean-Marc Hasenfratz : ‘ Pour faciliter la scénarisation, nous travaillons à présent sur des effets spéciaux, qui permettront,
par exemple, de dissoudre un présentateur afin qu’il cède sa place à un autre. ‘
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