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L’avenir de la marque Cupra est menacé

La filiale espagnole de Volkswagen, qui rapporte plus que Seat, est en train de trembler alors que la Commission européenne veut lui faire payer sa décision de produire l’un de ses SUV électriques en Chine. La marque se tourne désormais vers l’Europe de l’Est, mais ne pourra pas revenir en arrière sur ses investissements chinois.

C’est un timing risqué, mais nécessaire pour tirer le signal d’alarme. Dans une interview à Reuters, le PDG de la marque automobile Cupra Wayne Griffiths a fait part de ses craintes pour la suite, en l’absence de coopération avec l’Europe. Au moment même du lancement de son nouveau SUV « Terramar », qui doit remplacer l’Ateca, Cupra a déclaré que la filiale du groupe Volkswagen serait « anéantie » si la Commission européenne confirmait sa décision de taxer à hauteur de 21,3 % la marque sur sa production chinoise à destination de l’Europe.

Production chinoise et frais de douane

Au coeur de la polémique, la production d’un SUV électrique présenté au début de l’été, le Tavascan, et qui malgré ses liens de parenté avec la gamme Volkswagen, est produit en Chine. Cupra utilise un site de production construit par le groupe Volkswagen par le biais d’une co-entreprise (avec le Chinois JAC Automobile Group), et ne pourrait s’en détacher tant elle aurait investi de plus belle sur le site pour trouver les capacités nécessaires à la production de son Tavascan.

Or de son côté, l’Union européenne a lancé le 5 juillet dernier une hausse de frais de douane à destination des constructeurs chinois, qui atteint chez certaines marques plus de 37 %. Cupra devait en faire partie, du fait de sa production en Chine, mais son taux a finalement été ramené à 21,3 %. Un taux qui reste beaucoup trop élevé pour espérer écouler des exemplaires du Tavascan en Europe, alors que le SUV coûte au minimum 46 990 euros. Chez d’autres constructeurs chinois, les frais douaniers sont moins élevés, à l’instar de BYD et de Geely (à respectivement 17,4 et 19,9 %).

Pour Wayne Griffiths, il s’agit d’un vrai problème. Le PDG de Cupra et de Seat prévenait que « cela met en péril l’avenir financier de l’entreprise », depuis son siège sur les hauteurs de Barcelone. La Commission européenne, qui cherche à taxer les constructeurs chinois pour les pousser à venir produire en Europe leurs voitures électriques, serait partie de « l’intention de protéger l’industrie automobile européenne, mais pour nous, cela a l’effet inverse ».

Une conséquence que l’on comprend bien, alors que Cupra a décidé de produire en Chine… mais une décision que la marque espère renverser en prenant notamment l’exemple de Tesla qui pourrait n’être que taxé à hauteur de 9 %.

Là où Cupra a des solides arguments, ce sera du côté des raisons intrinsèques de cette taxe, décidée par l’Europe. Au départ, elles ne concernent pas la distance géographique du site de production (qui ne joue pas en faveur de l’empreinte carbone), mais bien en guise de réaction aux subventions du gouvernement chinois envers ses constructeurs. En les aidant économiquement, des marques comme BYD arrivent à tirer les prix vers le bas, avec des notions de rentabilité plus basses, et ainsi arriver en Europe et battre sans difficulté les constructeurs nationaux.

Cupra Tavascan Essai Avis 2024
Le Cupra Tavascan, le SUV électrique de la marque menacé par les frais de douane européens © 01net.com

Perdre le Tavascan mènerait à manquer les objectifs carbone

Au final, si Cupra parle de péril et d’anéantissement, c’est parce qu’en l’absence de ventes par le Tavascan, la marque n’arriverait pas à atteindre ses objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone… eux-mêmes imposés par l’Union européenne. Cupra compte sur son Tavascan, tant il s’agit de l’un de ses deux seuls modèles électriques… les récentes Leon, Formentor et Terramar présentés jouent la carte de l’hybride rechargeable, encore. Ils sont en partie produits à Martorell, en Espagne, et le nouveau Terramar à Györ, en Hongrie.

Jusqu’à présent, Cupra faisait un sans faute au sein du groupe Volkswagen, au point de rendre jalouses les autres marques du groupe, qui peinent à attirer des clients face à la concurrence sur le marché de l’électrique, comme Tesla et récemment BMW. En s’émancipant de Seat, Cupra est donc devenue une marque à part entière qui veut jouer sur un look résolument tourné vers la sportivité, en délaissant la sobriété. En 2023, la marque a atteint un point de bascule avec plus de voitures vendues que Seat. Désormais, le rêve est américain, mais sur ce point, le souci de l’Europe avec la Chine devra d’abord être réglé.

Pour aller plus loin…

En parallèle à Cupra, Volkswagen n’est pas au beau fixe non plus. Pour la première fois en 87 ans, une usine allemande pourrait fermer, l’aseule solution pour atteindre ses objectifs de réduction de coûts, évalués à 10 milliards d’euros. Pour les employés, ce serait une première aussi. Une première tragique : la fin d’un contrat de non licenciement chez le constructeur, en vigueur pour la masse salariale allemande depuis 1994.

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Source : Reuters


Votre opinion
  1. Si ça pouvait les plomber une bonne fois pour toute, fabriquer en chine pour ramener en Europe.. débilité profonde.
    De même pour mini and co …. à force de délocaliser et ramener les voitures par cargo…
    Vous pouvez crier au scandale, mais c’est une très bonne chose, à quand 50% de taxes pour rendre ces voitures invendables.

  2. Valeur de la Cupra 46000€ TTC en Europe ? Car en chine pour ce prix c est du haut de gamme. A mon avis ça vaut plutôt dans les 25000€/30000€ en chine. C est JAC qui produit, ce n est pas Xpeng.

  3. L’industrie allemande est très dépendante de la Chine, que ce soit pour l’import ou l’export. On se souvient du voyage du chancelier Olaf Scholz accompagné des grand patrons en avril 2024 et qui en avait surpris plus d’un.
    Résultat des courses, ils jouent cavaliers seuls, comme ici le cas de l’automobile, ce qui ne contribue pas à la solidarité européenne qui en aurait grand besoin en ce moment.

  4. A côté de ça, quasi tous les iPhones sont assemblés en Chine. Mais c’est vrai que l’industrie européenne des smartphones est tuée depuis longtemps, donc le lobbying n’existe plus comparé au puissant lobbying du secteur automobile

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