Tout s’est passé très vite. Quand les associés d’une partie de son activité de conseil en management ont rejoint Andersen, le jeudi 27 septembre, PricewaterhouseCoopers a été mis devant le fait accompli.Le cabinet, né de l’union de Price Waterhouse et de Coopers & Lybrand à la mi-1998, n’avait toujours pas fusionné ses entités juridiques dans l’Hexagone. C’est donc une structure indépendante, Price Waterhouse Management Consultants SAS (PWMC), qui a décidé de partir. Il a suffi, pour cela, que les dix-huit associés actifs ?” le dix-neuvième ne possédait pas de titres ?” décident de rejoindre Andersen en apportant leurs parts à la société. L’activité conseil de celle-ci voit ainsi son effectif passer à neuf cents consultants ?” la moitié étant amenée par PWCM.
Au bout de trois ans, il faut trouver une solution
Pris au dépourvu, PricewaterhouseCoopers estimait dans un communiqué, dès le lendemain de l’opération, que le départ des associés s’était fait “au mépris des règles qui régissent le fonctionnement de notre organisation et en disposant de droits qui n’étaient pas les leurs”. Quelles règles ? Le fait d’“être dans un réseau qui porte une marque, répond Catherine Abonnenc, directrice de la communication. Des associés sont partis, mais rien n’est encore fait pour les collaborateurs. Il s’agit d’un effet d’annonce. Nous attendons l’issue des procédures juridiques”, affirme-t-elle, sans préciser la nature des actions entamées.Chez Andersen, on ne voit pas l’ombre d’un problème. Les actionnaires de PWMC ont décidé de rejoindre la société, et leurs équipes suivent, conformément à l’article L122-12 du Code du travail relatif au transfert d’entreprise. “La violence de la réaction de PricewaterhouseCoopers est à l’échelle de leur surprise, remarque un manager de PWMC. Pourtant, c’était la seule solution. Et des idées de ce type ont bien dû effleurer les esprits.”
Redéployer les activités de conseil en France
En France, la mayonnaise n’a jamais pris entre Price Waterhouse et Coopers & Lybrand. ” On sentait bien que les associés ne se retrouvaient pas dans ce projet PricewaterhouseCoopers, estime un manager. On allait droit dans le mur. Quand on n’est pas parvenu à s’entendre au bout de trois ans, il faut trouver une autre solution. “Les associés de PWMC ont donc pris le taureau par les cornes. “Ils ont consulté plusieurs partenaires potentiels. Andersen a été choisi en raison de la proximité de nos deux cultures ?” nous sommes aussi une structure organisée et gérée par des associés ?”- et de notre volonté de développer notre activité conseil”, indique Olivier Chatin, patron de celle d’Andersen. Même si PricewaterhouseCoopers a l’intention de se séparer des activités de conseil, la priorité en France, après les événements récents, est de les redéployer. “Le conseil en management s’est réduit comme une peau de chagrin ; des pôles de compétence entiers sont partis”, note un consultant Coopers. Dans le tumulte, certains de ses collègues cherchent à quitter le navire. D’autres consultants reviendront vers PricewaterhouseCoopers, qui enchaîne les coups de téléphone pour proposer aux collaborateurs de PWMC de rejoindre la structure Coopers. L’équilibre reste à trouver en fonction des désirs de chacun.
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