Nous vous l’annoncions hier : la CS6 d’Adobe est dans les « starting-blocks » et Adobe France conviait ce mardi 24 avril toute la presse française pour le lancement officiel de sa nouvelle suite. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur les différentes versions et améliorations de la plus célèbre suite d’outils multimédias à destination du monde professionnel et qui préfigure ce que l’on retrouvera dans les logiciels grand public d’ici à quelques mois.
A l’instar de Google qui montre une certaine tendance à regrouper ses services, Adobe affiche clairement la couleur : proposer dès le 7 mai prochain une palette d’outils pour permettre à l’utilisateur de maîtriser l’ensemble de la chaîne de production multimédia (audio, vidéo, print et Web) depuis l’ébauche du projet jusqu’à sa publication ou sa diffusion sur PC, TV, tablettes et même dans les salles de cinéma.
C’est avec ce nouveau service, Creative Cloud, qu’Adobe offre à l’utilisateur la possibilité de maîtriser toute la chaîne de création graphique. Pour cela, ce service permet jusqu’à 20 Go de stockage. L’utilisateur peut ainsi créer une ébauche de son projet sur sa tablette ou son smartphone en capturant une photo et en débutant par de grossières retouches à l’aide de Photoshop Touch. Le contenu étant sauvegardé dans le Cloud, il sera accessible sur un ordinateur pour poursuivre le travail. On pourra également partager ses contenus avec d’autres collaborateurs ou en permettre l’accès au « client final » afin qu’il suive les évolutions de ses recommandations.
Le Cloud : pierre angulaire de la collaboration et de la commercialisation
C’est surtout à partir de cette étape que le nouveau service de location de logiciels que nous évoquions dans notre précédent article prend tout son sens. Chaque utilisateur ou collaborateur (ou même la société qui les emploie) peut en effet louer l’ensemble ou une partie des logiciels des différentes versions de la CS6 pour une durée minimale de 1 mois. Il est donc possible d’utiliser tel ou tel logiciel de la suite de manière ponctuelle, en fonction du nombre de collaborateurs et de l’état d’avancement du projet.
Si ce nouveau mode de commercialisation sera certainement adopté par de nombreuses entreprises, il devrait également séduire le graphiste ou le webdesigner indépendant, qui n’aura pas à débourser de grosses sommes pour des travaux ponctuels. Concrètement, l’utilisateur a simplement besoin de télécharger l’installeur correspondant au logiciel désiré. Il dispose alors d’une licence pour deux machines et, dans le cas d’un engagement annuel, il a obligation de se connecter au moins une fois par mois. Les versions téléchargeables sont identiques aux versions en boîte en termes de fonctionnalités.
Un nombre impressionnant d’améliorations
En ce qui concerne les nouveautés des différents logiciels, nous ne les détaillerons pas toutes ici faute – vous vous en doutez – de place. Voici les points qui on retenu notre attention.
Les logiciels, dont notamment Photoshop, Premiere et After Effects, sont maintenant totalement optimisés pour le 64 bits et, donc, pour les processeurs multicœurs. Le moteur graphique Mercury Engine, déjà présent sur les CS5 et CS5.5, a été amélioré et fonctionne avec toutes les cartes graphiques. Il est totalement optimisé pour certains modèles haut de gamme de Nvidia et d’AMD-ATI. Du côté d’InDesign, le célèbre logiciel de mise en page, Adobe a mis un point d’honneur à accélérer les tâches répétitives ainsi que les processus de création de variantes de mise en page pour s’adapter aux différents supports. 90 % du travail de redisposition des contenus dans une page peut être généré de manière automatique.
L’outil intégré à Flash Professionnal permettant de convertir le format Flash en HTML5 pour les terminaux mobiles a été peaufiné mais, d’après les développeurs présents, « tout n’est pas encore possible ». Dreamweaver, l’outil traditionnel de création de sites web, autorise un positionnement fluide et adaptatif des éléments composant une page Web en fonction de la taille de cette dernière. Muse, son pendant permettant le développement en HTML5 (pour les contenus à destination des mobiles), a été, quant à lui, totalement intégré à cette CS6 : il permet de créer des pages Web de manière autonome avec outils graphiques WYSIWYG (What You See Is What You Get, « Ce que vous voyez est ce que vous obtenez »). Muse est couplé à Business Catalyst (inclus dans le Creative Cloud), qui permet d’héberger son contenu finalisé sur le Web et de mettre en place des fonctions dédiées au commerce en ligne.
Photo et vidéo toujours à l’honneur
Pour la vidéo, la principale avancée est, d’une part, dans Adobe Premiere Pro, la gestion accrue des fichiers XML (ces métadonnées qui accompagnent les fichiers vidéo et qui permettent, par exemple, au monteur d’annoter ses séquences). Les échanges de données avec les logiciels de la concurrence que sont Avid et Final Cut Pro sont désormais de la partie. Grosse avancée également en ce qui concerne les outils d’étalonnage et la personnalisation de l’interface (avec notamment la possibilité d’agrandir ou de supprimer des boutons en fonction des besoins). Dans After Effects, le logiciel d’animation vidéo maison, c’est surtout l’outil de tracking en 3D adapté au texte qui a retenu notre attention : il permet de créer un texte en trois dimensions qui « reste solidaire » d’un objet présent dans l’image.
Enfin, Photoshop Extended version CS6 comporte plusieurs centaines d’améliorations. Parmi les plus bluffantes, l’outil de déplacement s’appuyant sur le contenu : il permet de sélectionner une partie de l’image et de la déplacer ; le logiciel s’occupant de recomposer l’arrière-plan automatiquement ! A signaler, la fonction plutôt probante de correction d’objectifs – qui permet de « redresser » les déformations des lentilles grand-angle – directement intégrée dans la version basique de Photoshop CS6 (voir quelques vidéos illustrant les nouveautés les plus spectaculaires).
Toutes ces applications seront donc disponibles, séparément ou sous forme de suite, à l’achat en version boîte, et à l’achat comme à la location sur le site Web d’Adobe, dès le 7 mai prochain. Notez, par ailleurs, l’existence d’un tarif étudiant (24,99 € hors taxe) pour le service Creative Cloud. Enfin, de nombreuses formules de mises à jour à tarif préférentiel sont disponibles sur le site de l’éditeur si vous souhaitez évoluer depuis une ancienne version de la suite.
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