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Cryptomonnaies : la catastrophe FTX fait une nouvelle victime

Les répercussions du séisme FTX continuent. Plusieurs mois après l’implosion de la plate-forme, un fonds d’investissement spécialisé dans les cryptomonnaies a fermé définitivement ses portes. Le fonds avait placé une petite fortune sur FTX…

Galois Capital, un fonds spéculatif focalisé sur les actifs numériques, vient de mettre la clé sous la porte. L’entreprise a clôturé l’intégralité de ses positions et cessé toutes les transactions encore en cours.

Les investisseurs ayant confié leurs avoirs viennent d’être prévenus par les gestionnaires. Avant la débâcle de FTX, Galois Capital était l’un des plus importants fonds spéculatifs dédié aux cryptomonnaies, avec environ 200 millions de dollars en gestion.

40 millions de dollars perdus sur FTX

Le fonds avait déposé 40 millions de dollars sur FTX en amont de la mort de la plate-forme. Quand l’exchange s’est brusquement effondré en novembre 2022, les avoirs de Galois Capital ont disparu. Le fonds précise qu’il s’agissait de près de la moitié des actifs en sa possession. Malgré les sommes récupérées par les avocats chargés de la faillite de FTX, rien n’indique que les victimes soient rapidement dédommagées. Pour l’heure, l’argent confié au gestionnaire s’est envolé.

« Compte tenu de la gravité de la situation de FTX, nous ne pensons pas qu’il soit possible de continuer à exploiter le fonds », déclare Kevin Zhou, cofondateur du fonds, dans un courriel adressé aux investisseurs, et relayé par le Financial Times.

La société est heureusement parvenue à limiter la casse. Avant de fermer ses portes, Galois Capital a en effet revendu ses créances pour 0,16 dollar par dollar. En d’autres termes, un acheteur s’est emparé d’une reconnaissance de dette liant le fonds à FTX à prix cassé. Celui-ci espère probablement générer des bénéfices lorsque la faillite de l’exchange arrivera à son terme.

Comme l’explique Galois Capital, la société a préféré revendre ses créances plutôt que d’entamer une longue procédure de faillite, similaire à celle de FTX, qui pourrait durer plus d’une décennie. Pour Kevin Zhou, la revente permet d’indemniser sans tarder tous les clients, sans devoir passer par les tribunaux.

Tout en creusant le déficit, cette vente a permis à l’entreprise californienne de rendre les armes avec une performance financière globale toujours dans le positif. En clair, aucun investisseur n’a perdu d’argent par rapport à sa mise initiale. Les clients de Galois Capital vont rapidement se partager 90 % de l’argent toujours en possession par la société. Les 10 % restants seront détenus par Galois Capital jusqu’à ce que les discussions avec les administrateurs aboutissent.

« La crypto durera. Ces revers sont temporaires », prophétise Galois Capital sur son compte Twitter officiel.

Les dégâts du cataclysme FTX

Notez que le désastre FTX a fait perdre de l’argent à de nombreuses entreprises. Par exemple, Ikigai, un gestionnaire de fonds californien, a perdu la majorité de ses avoirs dans la chute de FTX. Après avoir tout perdu dans le désastre, Genesis Block, une firme crypto basée à Hong Kong, a été obligée de cesser ses activités. Des dégâts ont été également été recensés en dehors du monde des cryptomonnaies. Temasek Holdings, un fonds souverain de Singapour, a perdu 275 millions de dollars en investissant dans l’empire FTX.

Selon des dépôts judiciaires, FTX comptabilise un million de créanciers. L’entreprise, menée à sa perte par son fondateur Sam Bankman-Fried, doit entre 10 et 15 milliards de dollars à ses utilisateurs.

Galois Capital s’ajoute à la longue liste des acteurs crypto ayant mordu la poussière dans le sillage de FTX. Ces derniers mois ont en effet été marqués par la faillite de BlockFi, une plate-forme de prêts en cryptomonnaies, la fermeture de LocalBitcoins, ou la banqueroute de la société de trading Genesis.

Jusqu’ici, les géants avec des finances plus saines ont survécu à la tempête. Néanmoins, de nombreux acteurs phares de l’industrie ont consenti à d’importantes réductions budgétaires. Coinbase a licencié 950 salariés, soit 25 % de ses effectifs. Crypto.com a congédié 20 % de ses employés, environ 800 postes. Enfin, la plate-forme Kraken s’est séparée de 1100 personnes, c’est-à-dire 30 % de son personnel. Malgré le rebond timide du cours du Bitcoin, qui est repassé au-dessus de 24 000 dollars, d’autres entités vont-elles rendre l’âme dans les mois à venir ?

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Source : Financial Times


Florian Bayard