Quelques semaines après l’effondrement de FTX, Sam Bankman-Fried a été arrêté par la police des Bahamas. Il a rapidement été extradé vers les États-Unis, où il a été inculpé de douze chefs d’accusation, dont fraude et blanchiment d’argent. Un treizième chef d’accusation est récemment venu se greffer au dossier. Le trentenaire est en effet accusé d’avoir soudoyé des représentants du gouvernement chinois, en leur offrant 40 millions de dollars, pour débloquer des comptes de trading. Le procès est prévu dans le courant du mois d’octobre 2023.
Pour financer sa défense, SBF a été obligé de se tourner vers ses parents, Barbara Fried et Joseph Bankman. L’ancien milliardaire a en effet perdu la quasi-intégralité de sa fortune quand l’empire FTX a implosé, tirant tout le marché des cryptomonnaies vers le bas. De son propre aveu, il ne lui reste plus que 100 000 dollars. Avant la banqueroute de l’exchange, SBF était assis sur une fortune de 15 milliards de dollars. Cette immense fortune s’est évaporée en moins d’une semaine…
Dans un premier temps, l’entrepreneur a pu obtenir sa libération sous caution en déposant en garantie la luxueuse maison de ses parents, à Palo Alto, en Californie. Si SBF ne respecte les clauses fixées par la justice, la propriété sera saisie. En apparence, le trentenaire continue de s’appuyer sur les fonds de ses parents, et d’un proche resté anonyme, pour payer ses avocats et préparer un procès qui s’annonce éreintant. Sam Bankman-Fried s’est en effet assuré les services de Mark Cohen et Christian Everdell de Cohen & Gresser, un prestigieux cabinet d’avocats.
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Un prêt en provenance d’Alameda
D’après nos confrères de Forbes, il s’est avéré que la défense de SBF repose surtout sur l’argent détourné par ses soins en 2021. Selon deux sources proches de l’affaire, Sam Bankman-Fried a en effet demandé à Alameda Research, la société de trading inextricablement liée à FTX, de lui prêter au moins 10 millions de dollars cette année-là.
Pour mémoire, SBF avait pris l’habitude de financer ses dépenses personnelles, ou les audacieuses opérations d’investissement de FTX, en piochant dans les avoirs d’Alameda. Grâce à ces prêts personnels, il avait notamment acheté plusieurs propriétés de luxe aux Bahamas, ainsi qu’une villa pour ses parents. SBF était le principal bénéficiaire des transferts d’argent d’Alameda, dont il détenait toujours plus de 90 %. En quelques années, il a touché plus de 2,2 milliards de dollars.
Selon les sources interrogées par Forbes, le fondateur de FTX a rapidement transféré les fonds provenant d’Alameda sur le compte bancaire de son père, Joseph Bankman. Pour éviter de devoir payer des impôts sur ce don, SBF s’est appuyé sur une clause de la loi américaine, qui défiscalise les donations réalisées du vivant du donateur.
C’est vraisemblablement grâce à ce stratagème que Joseph Bankman paie les frais juridiques exorbitants de son fils. Quoi qu’il en soit, la vie du sexagénaire a été profondément bouleversée par la disgrâce de SBF et de son empire. Joseph Bankman a préféré mettre un terme à ses activités, notamment à l’université de Stanford, où il officiait comme professeur de droit et de commerce depuis la fin des années 1980. Désormais, l’expert en fiscalité se concentre sur la défense de son fils unique, devenu l’ennemi public numéro Un du monde des cryptomonnaies…
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Source : Forbes
Un père prêt à tout pour aider son fils (unique), et au-delà du détournement de fond, c’est tout à son honneur. Abstraction faite des faits reprochés.