Il y a tout juste quelques semaines, les principaux éditeurs d’outils de gestion du cycle de vie des produits, PLM pour les spécialistes, étaient réunis, lors d’un salon, à New York. Comme à chaque fois qu’une nouvelle génération de
logiciels fait son apparition, il faut impérativement rassurer les clients sur leur utilité et leur pérennité.Quand cette naissance a lieu pendant une économique difficile, la provocation, avec sa logique implacable, s’impose comme ultime technique de persuasion. Devant une assistance plus passive que conquise, l’argumentaire a de nouveau été
déroulé. ‘ La crise est notre alliée. Plus elle sera sévère, plus les dépenses se concentreront sur les logiciels à fort retour sur investissement. ‘La construction est certes habile, mais elle ne s’est que rarement vérifiée. Ironie de l’histoire, cette logique s’est bien souvent retournée contre ses promoteurs.Revenons quelques années en arrière, au moment où la Net-économie commence à chanceler. Les investisseurs sanctionnent le modèle économique des sites Web aux dépenses pharaoniques. Les éditeurs de commerce électronique, spécialistes du
B-to-C, se réjouissent ouvertement. La crise devait séparer le bon grain de l’ivraie.Après leurs clients, ce fut leur tour d’être frappés de plein fouet par les récessions budgétaires. Ceux qui ont survécu n’ont toujours pas retrouvé le niveau d’activité des années 1999-2000. Mais déjà les spécialistes du B-to-B, une
nouvelle génération d’éditeurs, avaient repris l’argumentaire à leur compte.Que sont devenus aujourd’hui les Ariba et Commerce One, dont les solutions à plusieurs centaines de milliers de dollars devaient être amorties en quelques mois ?Ce fut ensuite au tour des ‘ costauds ‘ de l’infrastructure Internet de voir dans la crise un vecteur de développement, puis celui des spécialistes de la gestion de la relation client. Et ainsi de suite,
jusqu’aux vendeurs de PLM. Cette nouvelle discipline est censée sanctionner le retour aux fondamentaux des entreprises : concevoir de bons produits avant de penser à choyer leurs clients.Souhaitons à ces éditeurs, notamment les plus fragiles, un meilleur sort que celui de leurs prédécesseurs. Osons, malgré eux, un salutaire ‘ A bas la crise ‘.Prochaine chronique jeudi 17 avril
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