Au secours, la crise revient ! En prévoyant une croissance de 2,5 % en 2003, le Premier ministre ne méprend personne, et sans doute pas lui-même. Les temps qui s’annoncent mériteraient pourtant une vision claire et une politique ferme. Faut-il ainsi réduire le budget des aides à l’emploi alors que le léger mieux conjoncturel, enregistré au lendemain du 11 septembre 2001, est déjà dans le rétroviseur ?
La semaine dernière, le Centre de prévision de L’Expansion estimait que l’investissement des entreprises pourrait reculer de 2 % l’an prochain en France, soit au mieux 1 % de croissance. 2003 serait pire que 2002 ! L’Insee prévoit la création de 100 000 emplois, contre plus de 200 000 en 2002 et 500 000 en 2001. Aux États-Unis, à écouter le patron d’EDS insister sur chute des commandes au cours des deux derniers mois, on comprend que la situation n’est guère plus brillante.Le scénario du “double plongeon” n’est plus aussi improbable qu’au printemps et le couple spéculation-déflation se remet à danser devant les yeux des experts. En 1932, le principal indice boursier américain plafonnait à 32 points contre 238 en septembre 1929. Pour connaître un tel choc, il faudrait que le CAC 40, au plus haut à 7 000 points en septembre 2000, frôle les 1 000 points. Or aujourdhui, à 2 700 points, les analystes sont saisis de vertige. Rien ne rassure les investisseurs qui enchaînent les ordres de vente. Le recul des marchés européens est déjà supérieur aux secousses enregistrées en 1993, 1987 et 1973.
Et sur le Nouveau Marché, dont la valeur a été réduite par 15 en deux ans, la chute est maintenant supérieure, en comparaison, à celle de 1929. La purge des années internet est dépassée, la véritable crise commence.
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