Le GIE Cedicam, filiale du groupe Crédit agricole spécialisée dans la gestion des moyens de paiement, s’est associé à l’intégrateur web Micropole pour mettre en ?”uvre un système de règlement sécurisé dans un service mobile Wap (Wireless Application Protocol). La transaction s’effectue depuis un téléphone portable bifente.Tout commence en juin dernier lorsque le Cedicam contacte Micropole avec une idée bien précise : développer une boutique Wap avec paiement par carte bancaire depuis un GSM. Denis Vacher, chargé d’études au Cedicam, relate la genèse du projet : “Le pilote Itiachat, mené par les banques en collaboration avec France Télécom Mobiles, a permis de tester des solutions de sécurisation des transactions par carte bancaire à partir d’un mobile, qui s’appuient sur l’introduction de la carte dans le mobile lui-même. Notre idée consistait à aller de l’avant en offrant la possibilité de commander en ligne depuis un terminal Wap. Le Wap et le paiement par carte bancaire sur mobile associent ergonomie pour la commande et sécurité pour le règlement.” Cette application nécessite des téléphones porta- bles équipés d’une fente, destinée à accueillir la carte bancaire. Actuellement, Motorola et la Sagem, entre autres, proposent ce type de terminal. Les mobiles à la norme GPRS, disponibles courant 2001, pourraient accepter ce système de paiement.
Le Wap implique des développements spécifiques
Pour étudier la faisabilité du projet, le Crédit agricole décide de travail- ler avec un de ses clients, le fleuriste Daniel Guittat. Mi-cropole étudie alors, en collaboration avec le commerçant, 4 propositions de bouquets de fleurs, chacun présenté succinctement : prix, forme, composition et couleurs des fleurs. Pascal Anthoine, responsable de l’activité internet mobile de Micropole, précise : “Une des étapes importantes du projet concerne le développement de l’ergonomie du site. L’écran d’un téléphone mobile n’étant en rien comparable à celui d’un ordinateur, il est impensable de transposer un site marchand accessible depuis un PC sur un GSM. Il faut repenser l’ergonomie et réaliser un développement spécifique. Seuls les biens de consommation ne nécessitant ni accompagnement visuel, ni descriptifs techniques volumineux sont adaptés à ce support (livres, CD, voyages, billetterie, vins, fleurs, chocolats…).” Outre une ergonomie simplifiée, les sites Wap obligent à préférer les menus déroulants aux recherches par mots clés, saisis depuis le clavier du téléphone. Et pour cause, déclare Pascal Anthoine, “rédiger un texte sur son mobile n’est pas une sinécure !”. Des mots d’accompagnement prédéfinis, de type “joyeuses fêtes” ou “heureux anniversaire”, sont donc à privilégier avec, toutefois, la possibilité d’y ajouter une touche personnelle.Après avoir choisi l’objet, l’utilisateur indique la date et l’adresse de livraison. “Cette dernière pourra être sélectionnée dans un ensemble de cartes de visite, préalablement saisies sur le téléphone ou accessibles via le site web. L’objectif d’une telle solution consiste à limiter la saisie sur le terminal pour définir la commande”, insiste Pascal Anthoine.
L’épineux problème de la sécurité sur internet enfin résolu ?
Une fois la commande enregistrée, la plate-forme de paiement propose au client de détecter automatiquement son numéro de portable (qu’il peut aussi saisir lui-même, s’il le désire) pour identification. Ensuite, elle lui envoie une demande de règlement via un message SMS (Short Message System) chiffré. Le client peut alors l’accepter, l’annuler ou la mettre en attente (elle sera alors stockée dans sa carte Sim). Dans le cas d’un accord, le client insère sa carte bancaire dans son téléphone mobile bifente, puis saisit son code confidentiel sur son clavier. La validation de ce code génère l’envoi d’un message de paiement au système bancaire. Un SMS de confirmation ou de refus de règlement s’affiche alors sur le mobile et un mail est adressé au commerçant. “ Le message SMS ne transite pas sur le réseau Wap (voir schéma ci-contre), évitant ainsi toute lisibilité du numéro de la carte bancaire. Ce système garantit aussi contre l’utilisation de sa carte par un tiers, puisqu’il nécessite la saisie du code pour valider sa commande. Par conséquent, un client ne peut employer une carte volée, comme cela se pratique parfois sur le Net”, précise Pascal Anthoine.Pourquoi, alors, ne pas utiliser un tel système pour payer un achat effectué sur un site marchand depuis un ordinateur ? Il suffirait que chaque site adapte ses possibilités de règlement (numéro de carte bancaire en ligne, téléphone, versement à la livraison) à la technologie Wap. Et en permettant au client de saisir son code confidentiel sur un écran, comme il le fait aujourd’hui dans les magasins, les restaurants ou les distributeurs, la crainte de divulguer son numéro de carte sur internet pourrait enfin ne plus avoir de raison d’être.
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