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Craig Barrett (Intel) : ” Le réseau est fondamental, le PC aussi “

Pour Craig Barrett, le micro-ordinateur n’est pas mort. Le leader mondial des puces n’en promeut pas moins de nouveaux axes de développement.

En 2000, Intel a réalisé 33,7 milliards de dollars (38,4 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, dont plus de 75 % dans les micro-processeurs pour PC. Le premier fabricant de puces n’est donc pas prêt à abandonner une stratégie fondée sur la domination du micro. Il estime que les autres terminaux dialogueront avec le PC, mais ne seront pas concurrents.Avec la multiplication des appareils nomades, beaucoup prédisent que l’ère post-PC a commencé. Vous sentez-vous menacés alors que vous réalisez plus de 80 % de votre chiffre d’affaires grâce au PC ? Cela fait six ou sept ans que j’entends parler de l’ère post-PC. Chaque année, la presse relance l’idée. Or, pendant que les journalistes écrivent sur le sujet, il se vend plus de micro-ordinateurs que l’année précédente. Aujourd’hui, plus de 99 % des accès à internet se font grâce au micro-ordinateur.Cette vision du post-PC est pourtant partagée par Ed Zander, le numéro 2 de Sun Microsystems…Sun Microsystems hait Microsoft. Or, Microsoft symbolise le PC. Scott McNealy, le président de Sun Microsystems, revendique un modèle différent. Il faut faire le tri entre le battage publicitaire ou la propagande, et la réalité.Il n’empêche. Bientôt, on pourra surfer sur internet par la télévision ou un téléphone portable…Prenons l’exemple des terminaux mobiles UMTS [réseaux mobiles de troisième génération, ndlr]. Certes, l’augmentation de la bande passante permet de diffuser en direct des programmes audio, vidéo ou autres vers les portables. Mais qu’est-il en train d’arriver à la troisième génération UMTS ? La croissance de vos ventes va-t-elle continuer à être alimentée par la micro-informatique ? Le PC reste encore et toujours la principale activité de l’entreprise. D’autres domaines retiennent également notre attention : ils sont liés aux réseaux et télécommunications. Mais notre présence dans ces deux derniers secteurs ne signifie pas que nous considérons que le PC est en perte de vitesse.Comment gérez-vous cette double vision, celle d’un monde gravitant autour du PC et celle d’un marché loin de votre base naturelle, les télécommunications ? Simplement. Nous pensons qu’une nouvelle génération de réseaux ” tout en un ” va s’imposer avec des backbones [axes principaux des infrastructures réseaux, ndlr] dédiés au trafic voix-données. Intel peut apporter deux compétences : primo, son expertise en architecture informatique ; secundo, sa capacité à produire des circuits électroniques en grande quantité. L’optique apparaît comme le dénominateur commun de vos dernières acquisitions, pourquoi ? Le point crucial de la prochaine génération de réseaux est l’interface entre le signal électronique et le signal optique. À l’évidence, les backbones en fibre optique domineront le trafic longue distance et entre les différentes zones urbaines. La croissance des ventes de PC s’est très nettement ralentie depuis le début de l’année. Partagez-vous le pessimisme de certains fabricants de PC sur l’évolution du marché aux États-Unis et en Europe ? Le ralentissement a été très marqué sur le marché américain des technologies de l’information, mais aussi en Europe et en Asie. Plusieurs phénomènes se sont combinés : investissements liés au passage à l’an 2000, dérive des dot-com, perte de confiance des consommateurs…

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Gilles Musi et Thierry Del Jésus