01net. Anticipez-vous une reprise imminente des dépenses informatiques ? Craig Barrett. Les PC continuent à prendre de l’âge, notamment dans les pays développés. Donc la mise à jour du parc informatique approche. Et puis, la dernière vague de virus montre bien que les entreprises ont besoin des
dernières technologies pour s’en protéger et recevoir les dernières mises à jour des systèmes d’exploitations. Donc, mon sentiment est que l’on arrive a un stade ou l’on devrait assister a une vague
d’investissement des entreprises en Europe et aux USA.Récemment, Larry Ellison a affirmé que 1 000 entreprises dans la Silicon Valley feront faillite. Êtes-vous du même avis ? C’est très facile de faire des remarques générales sur notre industrie. Comme celles que Larry avait fait au sujet du Network Computer et qui se sont finalement révélées fausses. Alors peut-être que cette fois-ci encore il se
trompe. Mais il est clair que l’industrie a tendance à se consolider et que le nombre de grosses entreprises va diminuer.Croyez-vous que la Silicon Valley attire toujours autant de talents et d’entreprises ? Sans être dramatique, la région a énormément changé en 23 ans. La majorité des entreprises de fabrication ont quitté la région. Idem pour les équipes d’ingénierie. Mais la Silicon Valley n’en demeure pas moins
toujours un centre d’innovations et attire toujours grâce à la présence du capital risque et des universités comme Stanford ou Berkeley.Après Apple/IBM, c’est au tour d’AMD de lancer sa puce 64 bits pour le marché des PC. Quid d’Intel ? Pour vraiment profiter de l’architecture 64 bits, il faut installer beaucoup de mémoire. Cela fait tout de suite grimper le coût des PC. Et les gens ne sont pas prêts à mettre de tels sommes pour se payer un PC domestique.
Quoi qu’il en soit, il n’y a aujourd’hui aucun système d’exploitation de production ni d’applications pour un PC 64 bits. Par ailleurs, je suis confiant sur les performances de la prochaine génération de nos
puces 32 bits (Prescott) face à celles des processeurs 64 bits de nos concurrents.Récemment, Intel a investi 100 millions de dollars dans le fabriquant de mémoire japonais Elpida. Quelle est votre stratégie en matière de mémoire vive ? Nous avons investi dans pratiquement tous les fabricants de mémoire vive comme Infineon, Micron et Samsung. On veut simplement être sûr que cette industrie est en bonne santé et qu’elle avance à la même vitesse que nous puisque
la mémoire est un composant complémentaire à notre technologie de microprocesseur. Pour le cas d’Elpida, ils ont une bonne position sur le marché, et ils étaient à la recherche d’investisseurs pour amener à bien le développement de
leur prochaine génération de composants.A l’instar d’IBM, avez-vous l’intention d’ouvrir les usines d’Intel à d’autres fabricants de semiconducteurs ? Non. D’abord parce que je considère que notre expertise en matière de design et de fabrication est un avantage significatif sur nos concurrents. Ensuite, IBM propose des services d’outsourcing parce que leur demande
en interne est très faible et n’utilise qu’une fraction de leur capacité de production. Alors, pour rester sur le marché des semiconducteurs, IBM est obligé de vendre cette surcapacité à d’autres. Ce qui n’est évidemment
pas notre cas, puisque nous avons suffisamment de volume pour faire tourner nos usines à plein régime. [Intel fait aussi appel a des fondeurs externes, comme les taiwanais TSMC et UMC, pour fabriquer des composants mixtes analogique/digital en plus
petit volume, NDLR].La division Télécommunications d’Intel enregistre toujours des pertes. A quelle échéance voyez-vous un rebond de ce marché ? Je pense qu’il faudra attendre au moins un an après la reprise du marché informatique pour voir la même chose arriver dans le secteur des télécommunications. Tout simplement, en raison du sur-investissement massif en
équipements télécoms qui a eu lieu pendant ces dernières années et qui demandera plus de temps à être absorbé. C’est pourquoi, aujourd’hui, je ne mesure pas la réussite de notre division Télécommunications sur son chiffre
d’affaires mais plutôt sur le nombre de ‘ design wins ‘ que l’on remporte auprès de compagnies, à la pointe du secteur télécom, comme Cisco ou Nortel.
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