Est-ce en proposant des processeurs toujours plus rapides que vous relancerez les ventes de PC ?La morosité est due aux entreprises qui ne renouvellent pas leur matériel. Avec le cycle de trois ans et demi, on constate un vieillissement de la base installée. Les machines ont souvent une fréquence autour de 700 MHz, alors que nos meilleurs processeurs dépassent 3 GHz. Notez aussi que, à la fin de l’année, Microsoft cessera tout support sur Windows 9x. Ceux qui n’auront pas mis à jour leur équipement seront fortement handicapés, car les nouvelles versions du système corrigent de nombreux trous de sécurité. Ce qui devrait sans doute relancer les ventes. Côté grand public, en revanche, les besoins de puissance ne manquent pas. Des applications comme l’imagerie numérique ou la vidéo nécessitent un PC très puissant.Et les PC à 200 euros comme ceux de Microtel peuvent-ils relancer le marché ?J’entends parler d’explosion des ventes de PC “ultra-bon marché” depuis près de dix ans. Mais la réalité, c’est que les gens veulent la puissance, un gros disque dur et la 3D. Aujourd’hui, on peut acheter un PC complet, répondant à chacun de ces critères, pour 700 euros. Ce qui est un prix très intéressant.Vous conservez la même stratégie malgré d’énormes bouleversements sur le marché. N’est-il pas temps de changer ?Pas du tout ! Internet a apporté le plus grand bouleversement de ces dernières années. C’est lui qui pousse l’informatique, les communications, le commerce, l’information et la création. Nous subissons un ralentissement d’une ampleur considérable parce que synchronisé entre les Etats-Unis, l’Europe de l’Ouest et le Japon. C’est le premier en trente ans. Mais les récessions connaissent toujours une fin, et les communications et l’informatique vont converger. C’est pourquoi nous poussons autant le sans-fil. Je ne vois donc rien de mauvais dans notre stratégie. Nous sommes juste en récession. La tendance de fond est là, et je nous trouve très bien placés pour l’accompagner.Pourquoi une telle emphase sur le sans-fil ? Ne deviez-vous pas vous recentrer sur les composants ?Le sans-fil apportera des changements majeurs dans les prochaines années. C’est, en quelque sorte, l’aboutissement du “n’importe où, n’importe quand et à n’importe quel moment “. Il donne à l’utilisateur une nouvelle liberté et de nouvelles raisons d’investir dans le futur. Et nous avons pour habitude d’être une force motrice derrière tout ce qui pousse le PC. Nous faisons déjà autre chose que des processeurs. Nous sommes historiquement sur les réseaux et les composants qui assurent la connectivité. Avant, les équipements étaient filaires. Maintenant, ils sont sans fil. Pour nous, il existe donc des opportunités à la fois sur les composants et sur les futures générations de PC.Qu’est-ce qui vous fait croire que vous serez meilleurs qu’Atheros, Agere ou Texas Instruments sur ce terrain ?Nous sommes très bien placés pour deux raisons : d’abord nous avons une très bonne technologie. Nous maîtrisons, par exemple, la gravure des puces à 90 nanomètres et l’intégration. Mais, surtout, nous connaissons le marché de l’informatique. Nous sommes donc bien positionnés pour profiter de cette convergence que l’on observe entre les communications et l’informatique. Mais cela ne doit pas nous empêcher de sortir de meilleurs produits que les concurrents.Pourtant, vous n’avez pas de composants sans fil. Aujourd’hui, vous utilisez ceux des concurrents pour vos cartes et points d’accès…Dès l’année prochaine, nous aurons une puce double bande, gérant à la fois les normes 802.11a et b. Elle sera proposée comme plate-forme en complément de Banias, notre processeur spécifiquement conçu pour les portables. Comme tout sera intégré et validé en amont, nous aurons un sérieux avantage. Si vous pensez qu’Intel est un petit acteur sur les composants réseaux, vous vous trompez. Nous sommes le premier fabricant de circuits intégrés réseaux dans le monde [ en termes de chiffre d’affaires sur l’année 2001, en comptant les récentes acquisitions du fondeur, selon Gartner ?” NDLR].Votre division communication perd néanmoins de l’argent. Comment pensez-vous la rendre profitable ?Nous allons continuer à investir énormément. A combiner sur une même puce les fonctions de stockage et de traitement de la voix, à développer l’offre large bande pour des téléphones cellulaires, à convaincre des fabricants de téléphones d’adopter nos composants, et à étendre notre bonne position dans les adaptateurs 10/100 Mbit/s vers le Gigabit Ethernet, puis vers le sans-fil. Notre division communication ne compte que pour 20 % dans notre chiffre d’affaires. Mais c’est celle qui va croître le plus vite. Notez aussi que l’industrie de la communication connaît sa plus grande récession. Nous ne sommes pas les seuls à souffrir. Regardez Cisco, Lucent…Considérez-vous Serverworks ?” un fabricant de composants multiprocesseurs très en vue ?” comme un concurrent ou comme un partenaire ?Nous avions un arrangement commun dans le passé. Il nous a permis de combler des trous dans notre offre parce que nous ne disposions pas de suffisamment de personnel pour tout faire. Mais, sur le long terme, nous avons la ferme intention de les concurrencer plus férocement…Après avoir boudé l’Itanium 2, on murmure que Dell s’intéresse de près à l’Opteron d’AMD. Cela vous inquiète-t-il ?Dell ne boude pas l’Itanium 2, puisqu’il vient d’annoncer des stations de travail utilisant notre puce à 64 bits. Ensuite, beaucoup de constructeurs évaluent les derniers processeurs d’AMD. Mais cela ne signifie pas qu’ils vont les utiliser. En ce qui concerne Dell, c’est aujourd’hui le seul constructeur à ne proposer que des puces Intel. Et nous pensons qu’il le restera.
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