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‘ Cow-boys et Indiens ‘

Entre tiers-monde et vitrine de la high-tech mondiale, la Silicon Valley indienne se cherche. Le visiteur bascule de la misère la plus crasse au clinquant des immeubles flambant neufs des SSII occidentales…

Enjeu électoral oblige, les délocalisations font l’objet d’une surenchère médiatique, forcément réductrice. Inévitablement, évoquer l’offshore renvoie à la destruction d’emplois hexagonaux. Il ne s’agit pas ici de minorer cette
réalité, par ailleurs bien réelle et ?” tant bien que mal ?” quantifiée. Encore moins de verser dans un discours ultralibéral, qui consisterait à démontrer que l’offshore abaisse les prix, accroît la productivité, et crée,
in fine, des emplois à plus haute valeur ajoutée dans le pays d’origine.Pour enrichir sa perception du phénomène, rien ne vaut donc un séjour sur place ?” à Bangalore en l’occurrence. Premier constat : entre tiers-monde et vitrine aseptisée de la high-tech mondiale, la Silicon Valley
indienne se cherche. D’une rue à l’autre, le visiteur bascule de la misère la plus crasse au clinquant des immeubles flambant neufs d’Intel, d’IBM ou de LogicaCMG.Une fois passé ce sentiment de vertige, la deuxième chose qui choque le plus concerne l’essor de l’immobilier. A perte de vue, des tours sortent de terre. Et, signe le plus tangible de l’émergence d’une classe moyenne, les jeunes
salariés des usines logicielles ne sont pas les seuls bénéficiaires de la nouvelle donne. Les membres de leur famille ou de leur communauté qui ont financé leurs études se voient aussi renvoyer l’ascenseur.Un délégué CFDT de Capgemini, peu enclin à vanter les intérêts des SSII occidentales, a bien décrit
ce cercle vertueux. Reste, justement, à nos syndicats d’accompagner les pays émergents dans l’apprentissage d’un mieux-disant social. Un nivellement par le haut qui
s’oppose à une confrontation Nord-Sud, par essence stérile.


(*) Xavier Biseul est grand reporter à 01 Informatique

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Xavier Biseul*