Véritable “hub” de l’industrie automobile, Covisint est en pleine expansion. Regroupant 5 000 clients dans le monde, la plateforme créée par General Motors, Daimler Chrysler, Ford Motor, Renault, Nissan, Commerce One et Oracle, devrait dépasser 100 millions de dollars (112 millions d’euros) de chiffre d’affaires à la fin de cette année.Après avoir séduit constructeurs et sous-traitants en Amérique du Nord et en Europe, Covisint est en phase de démarrage en Asie, avec une filiale à 100 % de Covisint Amérique installée à Tokyo depuis juillet 2001.En effet, l’adoption des différents outils, tournés autour de l’optimisation des achats, du développement produit et de l’amélioration de la chaîne logistique, ne se fait pas au même rythme que sur les autres continents.“En Asie, les relations personnelles entre vendeurs et acheteurs sont plus importantes qu’aux États-Unis ou en Europe. À cause de ces habitudes, l’introduction des enchères est plus difficile que dans d’autres parties du monde, indique Luc Hovan, détaché par Nissan pour le déploiement de la plateforme en Asie, après l’avoir fait aux États-Unis (aujourd’hui président de Covisint Asie-Pacifique). En revanche, l’installation d’outils collaboratifs est moins conflictuelle qu’ailleurs. Au Japon, les gens ont l’habitude de travailler ensemble.”Les enchères inversées permettent d’arriver à un package du prix du marché en 20 à 30 minutes : le constructeur rentre sur le net les prix et critères des produits recherchés, et les fournisseurs voient où ils se situent par rapport à la meilleure offre. “Au début, ces derniers ont crié haro sur la pression constante du système. Puis ils se sont mis à apprécier la transparence que cela permettait. L’acheteur est poussé à donner un maximum d’informations à son fournisseur pour obtenir le prix juste”, dit Luc Hovan.
Le rôle de l’acheteur modifié
La technique des enchères modifie le rôle de l’acheteur et entraîne une organisation différente : un plus grand travail est demandé en amont des négociations, les facteurs d’ordre personnel diminuent au profit de la technique.” Dans l’industrie automobile, l’utilisation des enchères représente un gain de coût de 10 % à 15 % et un gain dans le cycle de temps de 70 % “, précise Luc Hovan. Résultat : depuis fin 2000, l’équivalent de 45 milliards de dollars de marchandises a transité par les enchères de Covisint.Au Japon et ailleurs, l’objectif final est d’économiser des centaines de dollars par véhicule. Et, surtout, de réduire le temps de conception du produit, souvent freiné par le temps de développement des outillages.Toyota envisage de réduire à moins dun an la conception de ses automobiles. Le premier constructeur japonais ne fait pas encore partie de Covisint. Demain, il rejoindra, peut-être, la plateforme qui se veut toujours plus globale.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.