Le leader des ” pure-DSL players ” nord-américains s’était déjà trouvé dans l’obligation, en novembre dernier, d’accueillir SBC à son capital à hauteur de 6 % et de se séparer de 400 personnes. Il doit maintenant licencier 400 personnes supplémentaires pour un effectif total initial de près de 3100 personnes. Ces actions affecteront principalement ses implantations dans le Centre et l’Est des Etats-Unis. Ils concerneront toutes les fonctions et tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise : les ventes, les opérations, le marketing et le support client.Pour réduire ses coûts d’environ 200 millions de dollars en un an, l’opérateur a également décidé de se retirer de près de 200 espaces de colocalisation sur 2 000. Ce retrait ne devrait cependant diminuer sa base d’abonnés que dans une proportion inférieure à 1,5 %. Son maintien dans les autres espaces continuerait donc de lui assurer un taux de couverture de l’ordre de 40 à 45 % des foyers et des entreprises des Etats-Unis.Un programme, dit Safety Net, a, de plus, été mis en place pour éviter que des clients ne soient perdus à la suite de la défaillance des 19 ISP, dont 4 ont d’ailleurs déjà fait faillite. Depuis le 7 décembre dernier, ces clients ont ainsi la possibilité d’être repris soit par Covad lui-même, soit par l’un de ses ISP revendeurs nouvellement certifiés. Pour savoir s’ils sont éligibles à ce programme de reprise, il leur suffira de consulter le site web de l’opérateur (www.covad.com). Si, toutefois, la ligne ne peut être transférée, l’abonné est invité à faire une nouvelle commande auprès de Covad ou de l’un de ses ISP certifiés.L’opérateur, enfin, a renforcé ses canaux de vente directe. BlueStar.net, l’ISP qu’il a racheté l’automne dernier, est devenu Covad Business Solutions, avec la mission de vendre les services DSL de l’opérateur auprès des entreprises. LaserLink.net, l’autre acquisition, est devenu Covad Integrated Services, dont la vocation sera de fournir des services de VBSP (Virtual broadband service provider) à toute société ou organisation tierce. Dès à présent, cette unité d’affaires permet à Sony de revendre sous sa propre marque des services d’accès large bande fournis par Covad.Ces restructurations ne préjugent cependant pas du marché des services DSL, dont la demande continue, selon Covad, d’être soutenue. Pour la fin de 2001, l’opérateur prévoit ainsi d’avoir un parc de 440 000 à 460 000 lignes, contre quelque 274 000 lignes à la fin de 2000. Ses pertes Ebitda devraient alors se situer aux alentours de ?” 450 millions de dollars, au lieu des ?” 550 millions de dollars initialement prévus.Comme on sait, NorthPoint Communications, l’autre pure-DSL player du marché nord-américain, a connu au second semestre 2000, avec un certain nombre de ses ISP revendeurs, les mêmes déboires que Covad (voir Boucles Locales n?’ 197). Mais, il s’est trouvé acculé à des mesures d’urgence encore plus douloureuses. Il a d’abord cru devoir réclamer plus de 1 milliard de dollars de dommages et intérêts à Verizon (issu de la fusion de GTE et de Bell Atlantic), pour ne pas avoir donné suite au projet de fusion, auquel il s’était pourtant engagé en août dernier.Il a également décidé de se retirer de Versapoint, le joint-venture 50/50 qu’il avait créé en mars 2000 avec l’opérateur néerlandais Versatel pour le déploiement et la commercialisation de services DSL sur le Vieux Continent. NorthPoint s’était engagé dans ce joint-venture à hauteur de 25 millions d’euros. Il a cédé ses actifs à Versatel pour 7 millions d’euros, payés au comptant.A la fin du 3e trimestre 2000, Versapoint avait déjà équipé 50 centres de colocalisation en Allemagne et 43 aux Pays-Bas. ” Le retrait de NorthPoint, a cependant tenu à préciser Raj Raithatha, CEO de Versatel, ne devrait rien changer à notre programme de déploiement DSL dans le Benelux et dans le Nord-Ouest de l’Allemagne. “Si Verizon n’a pas donné suite à son projet de fusion avec NorthPoint, il a en revanche fait l’acquisition de OnePoint, fournisseur de solutions de télécommunications voix et données tout-en-un pour les immeubles collectifs. OnePoint est ainsi devenu Verizon Avenue, qui interviendra dans les 31 Etats situés en dehors de la zone de franchise de Verizon. Ce dernier affirme mettre en service aujourd’hui quelque 3 500 lignes DSL par jour et avoir atteint son objectif de plus de 500 000 lignes DSL en service à la fin de 2000 (www.covad.com) (www.northpoint.net) (www.verizon.com) (www.versatel.com).
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