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Courage, fuyons !

Lorsqu’ils émettent une prévision chiffrée sur leur activité, les dirigeants d’entreprises cherchent à se “border” juridiquement. Normal, après la poussée d'”enronite”, qui a mis à plat…

Lorsqu’ils émettent une prévision chiffrée sur leur activité, les dirigeants d’entreprises cherchent à se “border” juridiquement. Normal, après la poussée d’“enronite”, qui a mis à plat les marchés financiers. Mais parfois, la vaguelette de l’information disparaît sous le flot continu du verbiage. Exemple : ce communiqué qui émane d’un grand du logiciel. Il contient “des déclarations anticipatoires […] portant sur l’adoption et les performances de ses produits et services […], et l’existence d’un marché pour ses services externalisés”. Ah oui, s’il n’y a pas de marché, cela risque d’être difficile ! Mais passons : le meilleur reste à venir.“Les mots et expressions “impatient de”, “espérer”, “projeter”, “croire”, “essayer”, “s’efforcer de”, “anticiper”, “estimer”, ainsi que les expressions similaires, ont pour objet d’identifier les déclarations anticipatoires de la société.” Traduction : s’il fait beau, c’est grâce à moi. Et s’il pleut, c’est de votre faute ! En plus, “les résultats réels […] pourraient différer des résultats prévus dans ces déclarations, en raison de facteurs qui incluent […] la capacité de la société à concrétiser ses objectifs stratégiques et commerciaux […] et les défauts de conception de ses logiciels et de ses services”. Les gendarmes de la Bourse voulaient rassurer les clients ? C’est raté. Ils auraient dû méditer l’axiome de Coluche, qui disait : “Les gens, plus il y a de flics autour deux, plus ils ont peur !”

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PAM