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Coup d’essai de l’Ultrabook

Voici l’un des premiers Ultrabook du marché : des machines qui se veulent fines, légères, puissantes et autonomes. Pari réussi ?

Créer des portables plus fins, plus légers, plus autonomes, toujours plus puissants et plus rapides… c’est une vieille marotte des fabricants d’ordinateurs. Au fil des années, les tentatives ont été nombreuses, notamment chez Sony, HP ou Toshiba (avec sa fameuse gamme Portégé). Puis Apple a frappé un grand coup avec le Macbook Air que Steve Jobs, lors de son lancement en 2008, sortit d’une enveloppe au format A4. Tout un symbole.La machine d’Apple est aujourd’hui un mètre étalon en matière d’ultraportables et c’est à lui que vient se mesurer Intel en concevant avec ses partenaires un équivalent dans le monde Windows : les Ultrabook. Le fondeur a édicté quelques règles communes pour cette nouvelle catégorie de machines : une ligne de rêve (pas plus de 20 mm d’épaisseur et moins de 1,5 kg), un processeur basse consommation de dernière génération avec circuit graphique intégré (Core i5 ou i7), un démarrage et une sortie de veille rapides, une autonomie d’au moins 5 heures et des fonctions de sécurisation intégrées au processeur (protection contre l’usurpation d’identité, blocage du système en cas de vol du portable). Le tout à partir de 800 euros. Raisonnable.C’est l’un des tout premiers représentants de cette nouvelle gamme que j’ai pu prendre en main, l’Aspire S3 d’Acer, dans sa version de base à 800 euros. Et inévitablement, on ne peut s’empêcher de le comparer au Macbook Air 13,3 pouces, auquel il ressemble beaucoup à première vue par ses courbes douces et sa finesse (1,7 cm d’épaisseur au point le plus épais). Mais les similitudes s’arrêtent là. Car si l’ultraportable d’Apple est constitué d’une coque tout en aluminium, seul le capot de l’Aspire S3 est en magnésium ; j’ai trouvé moins agréable le reste du boîtier, au toucher plastique, qui gâche un peu le premier contact. À l’intérieur, le stockage n’est pas assuré par un SSD, mais par un disque dur de 320 Go (le même modèle avec un SSD de 240 Go coûte 1 200 euros). Et pourtant, la machine est vive au démarrage et surtout en sortie de veille. Le secret ? Ses 20 Go de mémoire flash, non visible dans l’Explorateur mais dont Windows se sert pour accélérer son lancement. Par exemple, la sortie de veille se fait en 2 à 3 secondes, connexion au réseau comprise ! Dans ce domaine, c’est en Wi-Fi seulement : comme sur le Macbook Air, la prise Ethernet est passée à la trappe. La connectique est de toute manière assez chiche : pas d’USB 3.0, par exemple, alors qu’on en trouve sur le Zenbook, l’Ultrabook concurrent d’Asus. Et, sans surprise, pas de lecteur optique, comme sur la majorité des ultraportables actuels. J’aurais bien aimé qu’Acer mette au point, comme Apple, un système permettant d’utiliser sur le S3 le lecteur/graveur d’un autre ordinateur présent sur le même réseau local.

Beaucoup de potentiel

Côté performances, le S3 assure. Le processeur Core i5 se montre à l’aise en bureautique, avec les activités en ligne, mais aussi lors de la lecture de vidéos en haute définition. Pour le jeu, en revanche, ne vous attendez pas à des miracles. La partie graphique est en effet confiée au circuit HD Graphics 3000 intégré à même le processeur : celui­ci convient pour des petits jeux “ casual ”, mais inutile de se lancer dans des parties de jeux gourmands genre Skyrim ou Call of Duty Modern Warfare 3 qui mettraient la machine à genoux. Le bruit comme l’échauffement restent tout à fait contenus : un léger souffle se fait parfois entendre ? rien de désagréable ? et j’ai utilisé le portable sur mes cuisses un long moment sans ressentir de gène particulière. L’autonomie est bien plus décevante. Alors qu’Acer annonce 6 h, je n’ai obtenu, en respectant le protocole de notre labo (luminosité à 100 %, Wi­Fi actif, lecture de vidéo), que 3 h 40 avant que la batterie ne rende les armes. En bureautique, le S3 a tenu à peu près 5 h d’affilée : mieux, mais tout de même en deçà des promesses du constructeur. Soulignons cependant cette astucieuse fonction qui fait passer le portable en veille prolongée après 8 h de veille simple (le délai est paramétrable) : voilà qui a pour effet de préserver la batterie.Je n’ai donc pas été totalement convaincu par cet Ultrabook de première génération. Certes, il y a beaucoup de potentiel et de charme dans ce S3 abordable ? c’est en effet l’un des ultraportables les moins chers jamais produits ! Le problème, c’est son autonomie. Sur ce genre de machine à vocation très mobile et se voulant peu gourmande en énergie, j’aimerais pouvoir travailler toute une journée au moins sans recharge, et ce n’est pas encore le cas ici. Il ne manquerait pourtant pas grand­chose pour que cet Aspire S3 fasse beaucoup de mal au Macbook Air : une coque en métal et une meilleure batterie. Ce n’est pas insurmontable…

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Christophe Gauthier