La polémique n’en finira donc jamais. Les Etats-Unis ne manquent pas une occasion de remettre en question l’accord signé il y a plusieurs mois et baptisé Safe Harbor.Ainsi, cette semaine encore, dans un communiqué, Billy Tauzin, président de la sous-commission du commerce et de la protection des consommateurs de la Chambre des représentants, a déclaré que “la directive européenne pourrait agir de facto comme le standard mondial de protection de la vie privée. […] Il s’agit très certainement d’une tentative d’imposer une volonté européenne aux Etats-Unis “.La majorité républicaine considère la position européenne trop contraignante, estimant qu’elle représente un obstacle au commerce électronique et menace la souveraineté nationale.Pour Stefano Rodota, qui dirige le groupe de réflexion de l’Union européenne sur la protection des données, la vie privée doit être inscrite au nombre des droits fondamentaux. L’Europe s’est contentée de codifier des concepts en provenance des Etats-Unis, a-t-il souligné.Cette controverse illustre à quel point les Etats-Unis ont pris du retard dans la protection de leurs citoyens, constate pour sa part Joel Reidenberg, professeur de droit à l’université de Fordham. “Les citoyens américains sont devenus des citoyens de seconde zone [en ce qui concerne la protection des données privées]. Nos lois n’ont pas suivi le progrès technologique”, a-t-il déclaré.L’Union européenne a fixé au 1er juillet la date à laquelle les entreprises européennes doivent cesser de travailler avec les sociétés hors UE qui n’auraient pas souscrit à la directive de protection.Jusqu’aujourd’hui, seules trente entreprises américaines ont souscrit à l’accord.
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