A l’occasion de la conférence « Nuit du hack 2016 », deux étudiants-chercheurs en sécurité de l’ESIEA – Paul Hernault et Thomas Aubin – ont alerté sur les risques de confidentialité que présente Cortana, l’assistant virtuel de Microsoft. « C’est le service le plus intrusif que vous pouvez trouver sur Windows 10. Il veut tout connaître sur vous, vos intérêts, vos favoris, toutes vos recherches sont enregistrées. Et tout ça dans le but de créer un profil sur vous », explique Thomas Aubin. Ce profilage permet d’améliorer l’usage de Cortana et de rendre ses réponses plus pertinentes. Il permet aussi d’effectuer un ciblage publicitaire, comme chez Google.
Ceux qui sont allergiques à cette forme d’espionnage peuvent évidemment désactiver Cortana. Mais c’est se priver d’un service qui peut aussi être très utile. C’est pourquoi les deux chercheurs ont créé CortaSpoof, un logiciel qui préserve l’usage de Cortana mais rend inefficace son profilage. Comment? en envoyant au travers de Cortana une grande quantité de fausses requêtes plus ou moins aléatoires vers les serveurs de Microsoft. « Du coup, les vraies requêtes seront noyées dans la masse et il sera impossible de réaliser un profil de l’utilisateur », ajoute Thomas Aubin. Les deux chercheurs ont profité de la Nuit du Hack pour faire une démonstration de leur logiciel, tout en visualisant les requêtes envoyées.
CortaSpoof est encore assez expérimental. Ceux qui sont intéressés peuvent télécharger son code source sur GitHub. « Ce n’est pour l’instant qu’une preuve de concept. Le but est de l’élargir à plusieurs services afin d’avoir plus d’anonymité », expliquent ces concepteurs.
CortaSpoof pourrait être la première incarnation d’une nouvelle génération de logiciels, qui, à l’instar des adblockers, seront destinés à préserver notre intimité dans un monde où les assistants personnels reposant sur des intelligences artificielles sont de plus en plus présents.
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