Moscou s’est doté le mois dernier d’un arsenal de reconnaissance faciale. Depuis vendredi 21 février, ce dispositif sert à surveiller en particulier les 2500 personnes venues de Chine ayant reçu l’ordre de se mettre en quarantaine – même en l’absence de symptômes. Ces caméras intelligentes permettent aux autorités de les empêcher de quitter leurs appartements, a déclaré le maire moscovite, Sergei Sobyanin.
« Désagréable, mais nécessaire »
L’objectif est de limiter la propagation du virus en réduisant les échanges des personnes identifiées.
« Cette surveillance nous a permis d’observer une femme revenue de Chine quittant son appartement pour retrouver des amis à l’extérieur. Les autorités ont pu retrouver le chauffeur de taxi qui l’avait ramenée chez elle depuis l’aéroport grâce aux images vidéo et à la reconnaissance faciale », s’est félicité Sergei Sobyanin.
L’utilisation de la reconnaissance faciale fait partie d’un plan draconien pour endiguer l’épidémie : les Chinois ne peuvent plus rentrer sur le territoire russe, et les Russes qui reviennent de Chine doivent rester deux semaines enfermés chez eux. Faute de quoi des « raids » seraient menés contre d’éventuels porteurs de virus qui ne suivraient pas les ordres, a précisé Sergei Sobyanin. Une mesure qualifiée par l’édile de « désagréable, mais nécessaire ».
Faire respecter les règles par tous les moyens
Interrogé par Reuters, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il n’avait pas vu les détails des mesures prises à Moscou, mais que les décisions visant à freiner la propagation du coronavirus ne devraient pas être discriminatoires.
Plus généralement, ces dispositions s’inscrivent dans la veine des politiques de contrôle instaurées en Russie selon lesquelles tous les moyens sont bons.
« Le respect des règles du régime est constamment contrôlé, notamment à l’aide des systèmes de reconnaissance faciale et d’autres mesures techniques utiles à la protection de la population », peut-on lire sur le site de la ville.
Ces annonces interviennent après l’évasion d’une femme potentiellement porteuse du virus d’un hôpital à Saint-Pétersbourg. La patiente a affirmé y avoir été maintenue contre son gré. Mais, la justice russe a tranché : elle a dû retourner en quarantaine.
L’incident a soulevé des interrogations quant à la robustesse des mesures de confinement face au coronavirus mises en place par la Russie. Jusqu’à présent, le pays a signalé deux cas de maladie, qui se trouvent être deux ressortissants chinois. Selon les autorités, ils se sont rétablis puis ont pu partir de l’hôpital.
Source : Reuters
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