« Nous traversons collectivement la crise la plus douloureuse de notre vie », a écrit Brian Chesky, co-fondateur d’Airbnb. Le patron de la plate-forme a annoncé, dans une lettre adressée au personnel et publiée sur le site du groupe mardi 5 mai, le licenciement d’environ 25 % de ses 7 500 employés dans le monde – près de 1 900 personnes sont concernées. Leur dernier jour de travail devrait être le 11 mai prochain.
Une indemnité pendant 14 semaines
« J’ai un profond sentiment d’amour pour vous tous », ajoute le P.-D.G. Il assure que les salariés d’Airbnb aux États-Unis toucheront une indemnité de licenciement correspondant à quatorze semaines de salaire, agrémentées d’une semaine supplémentaire par année d’ancienneté. Aucune information particulière n’a été transmise pour la quatre-vingtaine d’employés travaillant depuis Paris.
Airbnb « a été durement touché » par l’épidémie de Covid-19. La pandémie a mis un coup d’arrêt aux voyages dans le monde entier, avec des prévisions de revenus pour cette année « de moins de la moitié » de ceux générés en 2019.
Selon le Wall Street Journal, le groupe a essuyé une perte de 322 millions de dollars sur les neufs premiers mois de l’année 2019. À titre de comparaison, en 2018, Airbnb avait dégagé 200 millions de dollars de bénéfices.
2 milliards de dollars pour éponger les pertes
Brian Chesky a, par conséquent, annoncé une réduction des investissements du groupe dans divers projets. Les levées de fonds n’auront pas suffi. Pour éponger ses pertes la plate-forme avait réussi à levé un milliard de dollars par deux fois au cours du mois d’avril.
« Ce sera différent »
Ce « recentrage » de la stratégie commerciale du groupe doit permettre à Airbnb de revenir aux « racines et aux bases » de l’entreprise.
D’après Brian Chesky, les clients « voudront des options qui soient plus proches de chez eux, plus sécurisées et moins chères », estime-t-il. La plate-forme de location de logements entre particuliers est confrontée à deux « dures réalités : (1) nous ne savons pas quand les voyages reprendront, et (2) quand ils l’auront fait, ce sera différent ».
Pour rassurer les voyageurs, Airbnb a pourtant la semaine dernière annoncé la mise en place de nouveaux protocoles de nettoyage et de désinfection des logements mis en location.
Depuis le début de la crise, le groupe multiplie les posts et les articles pour épauler et conseiller ses hôtes – qui ont pour certains prêté gratuitement leurs appartements aux soignants. Mais, les difficultés s’accumulent pour le groupe, notamment à Paris, la capitale avec le plus de logements Airbnb au monde.
Sources : Wall Street Journal, AFP et Airbnb
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