01net. : Philips vient d’annoncer qu’il allait lancer à la rentrée trois modèles de GPS à des prix débutant à 400 euros. La concurrence devient de plus en plus vive ?
Corinne Vigreux : C’est exact. Fin décembre 2005, il y avait environ 140 produits proposés par 85 constructeurs. Il y a plus de concurrence, mais les consommateurs continuent à acheter des marques
qu’ils connaissent et en qui ils ont confiance car ils savent que ça marche.
C’est la raison pour laquelle nous restons toujours leader avec 56 % de parts de marché en Europe [un marché estimé à 8 millions d’unités, NDLR]. Nos trois principaux pays clients sont, dans
l’ordre décroissant : l’Angleterre, l’Allemagne et la France, où il n’y a que 10 % à 12 % des automobilistes équipés.Dans quels domaines comptez-vous progresser ?
Nous devons toujours innover. Comme nous avons un public de plus en plus large, il est important qu’il puisse utiliser notre produit de façon intuitive et que l’aide à la navigation soit simplifiée. C’est la raison
pour laquelle nous proposons maintenant le guidage vocal sur la nouvelle version du TomTom GO 910 [par exemple, en plus de proposer de tourner à droite, l’appareil précise que l’on se trouve bien rue de Sébastopol, NDLR].
Ce procédé existait depuis longtemps, mais ça ne marchait pas très bien. Aujourd’hui, il est plus efficace.
L’autre axe de recherche est l’amélioration de la navigation afin que l’utilisateur aille d’un point A à un point B le plus rapidement possible et sans difficultés. Il faut pour cela améliorer
l’information trafic. Mais les données sont plus compliquées à gérer à 8 heures qu’à 14 heures. Il faut aussi tenir compte des conditions météo par exemple. Nous commençons à intégrer de tels paramètres en direct.
Pour apporter une information encore plus précise, nous testons en ce moment dans quelques villes aux Pays-Bas une nouvelle technologie développée par la société écossaise Applied Generics que nous avons rachetée en 2005. Grâce à de
petites antennes installées sur les réseaux des opérateurs téléphoniques, on peut suivre la migration des signaux des portables, donc de leurs propriétaires. Grâce à des algorithmes spécifiques, on peut ensuite déterminer le trafic. Cette solution
devrait être proposée dès l’année prochaine et devrait arriver ensuite en France. Quelques téléphones commencent à intégrer une puce GPS. Cette nouvelle concurrence ne vous inquiète pas ?
Non, pour trois raisons principales : l’écran des mobiles est encore petit, la batterie se décharge rapidement et l’ergonomie n’est pas très bonne. Je ne crois pas trop au ‘ couteau
suisse ‘ : en essayant de tout mettre, on fait forcément des compromis. Mais nous travaillons néanmoins avec des fabricants de téléphones pour des solutions TomTom préchargées dans les portables.Une étude publiée il y a quelques mois en Angleterre indiquerait que les conducteurs utilisant un GPS
sont moins vigilants.
Faudra-t-il l’interdire comme le téléphone ?
Non. D’autres études prouvent au contraire que le GPS a réduit le nombre d’accidents, car les conducteurs sont moins longtemps sur la route et ils ne sont pas obligés de s’arrêter au bord de la voie pour consulter une
carte. Il y a même des compagnies d’assurance qui offrent une réduction à ceux qui utilisent un GPS.
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