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Corel et Inprise annulent leur projet de fusion

L’éditeur canadien, trahi par son cours en Bourse et par des résultats trimestriels décevants, ne peut pas prendre le contrôle d’Inprise

Corel n’absorbera pas Inprise. Pis, le PDG de Corel, Michael Cowpland, a annoncé son intention de réaliser 40 millions de dollars (44 millions d’euros) d’économie par an sur les coûts de structure de son entreprise, soit 20 % du chiffre d’affaires. La croissance externe se mue en cure d’amaigrissement. Pourtant, lors de l’annonce de la fusion en février dernier, les ingrédients semblaient réunis pour que les deux sociétés envisagent un avenir commun qui les aurait renforcées dans le monde Linux.

Une trésorerie importante

Le rachat, envisagé avec une action Corel à 20 dollars (cours au 4 février 2000), valorisait Inprise à 1,07 milliard de dollars (1,09 milliard d’euros). Un montant séduisant pour les actionnaires d’Inprise, qui ne souhaitaient pas brader la société. En effet, elle dispose d’une expertise dans les outils de programmation et de services Internet, notamment en environnement Linux, mais aussi d’une trésorerie de près de 240 millions de dollars (268 millions d’euros). Une telle somme, qui aurait permis à Corel de relancer ses grands travaux, justifiait en partie la transaction.
En l’espace de deux mois et demi, tout a été remis en cause. Au deuxième trimestre de leur année fiscale, Inprise se retrouve en meilleure santé financière que Corel. Avec un chiffre d’affaires du même ordre (46,5 contre 44 millions de dollars), Inprise a pratiquement atteint le point d’équilibre, alors que Corel affiche des pertes supérieures à 12 millions de dollars (13,4 millions d’euros). De plus, le cours de l’action Corel, descendu à 4,18 dollars le 15 mai, ramène la valorisation d’Inprise à 290 millions de dollars (324 millions d’euros), à peine 50 millions de dollars de plus que sa trésorerie… Entre-temps, les déclarations de Corel sur ses projections financières (les résultats des deux prochains trimestres seront semblables à ceux du premier trimestre) n’ont pas été de nature à rassurer les actionnaires d’Inprise.En l’espace d’une année, Inprise a ramené ses pertes de 25 millions à 1 million de dollars, tandis que Corel continue à s’affaiblir financièrement. L’intérêt d’Inprise à passer dans le giron de Corel devient donc moins évident.

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ÉMI LANGLET