La Corée du Nord est l’un des pays les plus fermés de la planète. Aussi tout « élargissement » des mesures qui cadenassent les habitants et les visiteurs du pays est une victoire. Dernière en date : les étrangers séjournant en Corée du Nord sont désormais autorisés à conserver avec eux leur téléphone portable, a annoncé dimanche 20 janvier 2013 l’agence de presse chinoise Chine nouvelle.
La mesure est en vigueur depuis le 7 janvier, selon un technicien égyptien de Koryolink, l’entreprise conjointe entre l’Egypte et la Corée du Nord qui exploite le réseau 3G du pays. « Nous avons durement négocié avec les services de sécurité nord-coréens et nous n’avons eu le feu vert que récemment, a confié ce technicien égyptien. Cela n’a rien à voir avec le voyage (du patron) de Google. » Jusqu’à présent, les étrangers devaient impérativement laisser leur téléphone aux douanes et le récupérer à leur sortie du territoire. Désormais, ils pourront le garder à condition toutefois de laisser aux autorités le numéro d’identification de l’appareil (IMEI).
Cela dit, on ne sait rien des moyens mis en place par les autorités de Pyongyang pour que l’appareil soit bien utilisé par son proriétaire, pour qu’il ne reste pas dans le pays. En 2011, Reporters sans Frontières expliquait déjà que « deux types de numéro sont alloués respectivement aux étrangers et aux Coréens. Il est impossible de téléphoner de l’un à l’autre. Les autorités surveillent ces communications. La police politique traque ceux qui seraient tentés d’utiliser les télécommunications pour briser le contrôle. »
Le mobile se « démocratise » mais pas Internet
Les habitants de Corée du Nord vivent pratiquement coupés du reste du monde. L’accès à l’information non officielle y est quasiment impossible et durement sanctionné. Mais en 2008, un réseau de téléphonie mobile, interne au pays, a tout de même vu le jour. Depuis, le nombre d’utilisateurs de téléphones portables ne cesse d’augmenter. Ils étaient 450 000 en 2011, estimait Orascom. Désormais, ce réseau revendique 1,8 million d’utilisateurs. Un chiffre peu ou prou confirmé par le quotidien japonais Asahi Shimbun pour qui le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles devait dépasser le million à la fin 2012. Mais les fonctions auxquelles les Nords-Coréens ont accès sont des plus réduites : ils ne peuvent ni appeler l’étranger ni se connecter à Internet.
Seuls trois établissements de formation supérieure du pays, dont l’université Kim Il Sung, l’université de technologie Kim Chaek et l’université de Pyongyang de science et technologie, ont accès à la Toile. L’Internet est en réalité un intranet réservé à une élite privilégiée de quelques centaines de personnes, peut-être jusqu’à un millier, selon des spécialistes étrangers.
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