Et si, plutôt que de manier la souris, on dialoguait par la pensée avec l’ordinateur ? Dans un jeu vidéo, par exemple, il suffirait d’imaginer que l’on veut aller à droite pour voir son avatar s’orienter dans la bonne direction. Ce n’est pas de la science-fiction, mais l’une des surprenantes démonstrations réalisées lors de la présentation des résultats du projet OpenViBE. Consacré aux interfaces cerveau-ordinateur, il est le fruit de la collaboration entre deux instituts de recherche nationaux, l’un médical, l’Inserm, l’autre informatique, l’Inria. Deux compétences complémentaires dans ce domaine.
Analyse de l’activité électrique du cerveau
Les interfaces cerveau-ordinateur reposent en effet sur l’analyse de l’activité électrique du cerveau, captée à la surface du crâne grâce à des électrodes. Mais, alors que des jeux comme le MindFlex de Mattel (voir Micro Hebdo n° 562, page 8) enregistrent uniquement le niveau de concentration, les équipes d’OpenViBE sont capables de reconnaître des pensées précises. En l’occurrence, celles relatives à des mouvements. Que l’on batte des pieds ou que l’on imagine le battement, le cerveau génère un signal électrique particulier, identique dans les deux cas. Le traitement informatique permet de le distinguer du reste de l’activité cérébrale. Il n’y a plus qu’à associer au mouvement imaginé une commande simple, comme déplacer l’avatar. C’est ce que permet de réaliser le logiciel OpenViBE, résultat du projet, mis gratuitement à disposition des développeurs. Outre le domaine du jeu vidéo, l’assistance aux personnes handicapées motrices et la rééducation de certains déficits neurologiques comptent parmi les applications les plus prometteuses. Et, bonne nouvelle, dialoguer par la pensée, même si cela exige de la concentration, est à la portée de tous : près d’une personne sur trois y arrive sans entraînement, d’après les chercheurs.
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