“Un consultant doit en permanence évoluer sur le plan intellectuel, estime Jean-François Besse, consultant senior dans une SSII. En élargissant ses compétences informatiques et en récoltant une partie du savoir-faire du client, il devient aussi plus polyvalent.” Il peut ainsi répondre plus facilement à différents profils de postes.Par définition, le consultant expert est donc mobile, car “son expertise fait sa valeur sur le marché. Il doit donc la cultiver. Et c’est en fonction des formations et de la qualité des projets qui lui seront proposés qu’il fera le choix de bouger ou non, constate Pascal Poiget, directeur général adjoint du cabinet d’études Oberthur Consultants.
Un profil recherché aussi par les entreprises utilisatrices
Cette mobilité naturelle des consultants experts devrait s’accroître encore, car ils prennent conscience de l’importance d’une double compétence technique et organisationnelle. “Les consultants seniors sont des gens qui ont envie d’avancer. Si l’organisation de leur entreprise ne leur permet pas d’acquérir cette double compétence, ils chercheront une nouvelle voie ailleurs. Et cela provoque un bouillonnement du marché”, constate Jean-Pierre Brethes, vice-président NTIC de Cognitis.D’autant que les entreprises utilisatrices embauchent aussi, depuis un an, des consultants experts. “La plupart des grands comptes ont créé des directions e-business ou des directions processus orientées client et non pas métier, ouvrant ainsi des postes dans lesquels on retrouve d’anciens consultants”, explique le consultant senior Jean-François Besse.Depuis peu, afin de répondre aux exigences croissantes de leurs clients, les SSII ne recrutent plus les mêmes profils. “Aujourd’hui, elles ne recherchent plus que des experts de domaines pointus, tels les progiciels de gestion intégrés ou les systèmes informatiques des ressources humaines”, remarque Suzanna Jevtovic, directrice consulting de Cybersearch. Profils où il y a pénurie.
Une mobilité restreinte pour les juniors et les généralistes
Pourtant, “on trouve sur le marché plus de consultants seniors que l’an passé. Et il est plus facile pour nous de les embaucher”, estime Xavier de Passemar, directeur général de NET2S. Notamment parce que “les cabinets de conseil se séparent d’un certain nombre de leurs collaborateurs”, constate Arnaud Van Der Beken, Recruiting Manager chez Schlumberger Sema.Les possibilités de mobilité pour les consultants généralistes ou juniors vont, elles, se restreindre : ils sont nombreux, et le marché est moins demandeur. “Un consultant apporte un savoir-faire qu’il a acquis durant ses dix ans au moins d’expérience professionnelle. Même très brillant, s’il ne possède que trois ans d’expérience, il ne sera pas bien accepté par le client. Aujourd’hui, aux généralistes, les SSII préfèrent des consultants qui leur apportent une véritable valeur ajoutée”, conclut Jean-Pierre Brethes.
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