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Constructeo.com suit en ligne le chantier de Renault

Pour coordonner les quelque 50 acteurs du chantier d’extension de son centre de recherche et de développement de Guyancourt, Renault utilise l’outil de gestion de projet en ligne Projecteo, proposé sur la plate-forme constructeo.com.

Les places de marché spécialisées dans le secteur du bâtiment se multiplient. L’une d’entre elles, constructeo.com (détenu par Vinci et GTM), a été retenue par Renault dans le cadre de son programme RTC2 (extension du centre de recherche et de développement de Guyancourt). L’objectif du constructeur automobile n’est pas de procéder aux achats liés au chantier, mais de gérer en ligne son projet de construction. Sur un tel chantier, Des dizaines d’entreprises sont amenées à collaborer durant plusieurs mois. Depuis déjà quelques années, l’informatisation des métiers de l’architecture et du bâtiment au-tour d’un logiciel standard, tel AutoCad, a révolutionné les méthodes de travail. Les encombrants plans sur papiers, qui s’échangeaient manuellement, transitent désormais par des armoires à plans informatisées qui facilitent l’indexation, la superposition et le stockage des plans à valider. Chacun vient déposer les contributions spécifiques à son métier.

Du modèle client-serveur au modèle ASP

Avec le système client-serveur, chaque participant au projet dispose des mêmes informations tout au long des phases de conception et de construction. Réservé à de gros chantiers, ce modèle implique toutefois des coûts et des délais de mise en ?”uvre importants, ainsi que des infrastructures informatiques lourdes à gérer. Heureusement, internet et la location d’applications en ligne (mode ASP) sont passés par là. Ainsi, la plate-forme BTP constructeo.com propose un guichet unique à ses clients. Hébergé sur ses serveurs, celui-ci partage les données entre partenaires. “Pour le centre de recherche et de développement de Renault, explique Jacques Le Fustec, assistant maître d’ouvrage chez Renault, chargé de superviser les travaux, la maîtrise d’ouvrage était auparavant propriétaire du système de gestion des documents graphiques, mis en place par le cabinet d’ingénierie Coteba Management. En les recontactant pour notre projet d’agrandissement, plus modeste, nous avons appris qu’ils avaient basculé leur outil en technologie internet, et que ce dernier, rebaptisé Projecteo, était désormais disponible sur constructeo.com.”

Un logiciel très utile en cas de litige

Projecteo offre à tous les acteurs connectés un référentiel commun d’informations à jour. Stéphane Merzeau, responsable informatique de la cellule de synthèse chez Renault, apprécie ses fonctions d’archivage automatique. “Avec une simple messagerie, nous n’avons pas de cohérence sur le suivi d’une affaire. L’interface visuelle de Projecteo simplifie le travail collaboratif. En archivant tous les bordereaux, nous disposons d’un historique du projet, un vrai plus en cas de litige.”Le maître d’ouvrage paie l’abonnement mensuel aux intervenants pendant toute la durée du chantier. Bénéfices de la solution : des gains de temps et une réduction des coûts. “Aujourd’hui, toutes les entreprises ont accès à internet ; il n’a donc pas été trop contraignant de les “obliger” à se raccorder au système “, avoue Jacques Le Fustec. Cependant, Rommé de Saint-Léon, vice-président gestion de projet en ligne de constructeo.com, explique à quel point l’efficacité de chaque acteur prend un sens par rapport au collectif. “Si un seul membre de la chaîne fait défaut et qu’il est producteur important d’informations, il pénalise ses partenaires qui, eux, ne tirent pas tout le bénéfice attendu de l’outil.”

Le rôle primordial de la cellule de synthèse

Passage obligé du process d’échange de fichiers et principal utilisateur, voire animateur, de Projecteo sur ce projet, la cellule de synthèse occupe une place clé pour juger du bon fonctionnement du système. Si, sur ce chantier, elle a préféré recourir à ses propres outils de traitement des plans plutôt qu’à ceux du module optionnel de constructeo.com, elle était néanmoins raccrochée au système Projecteo. Selon Stéphane Merzeau de Renault, les grandes entreprises disposent souvent d’un système en place en interne et se montrent parfois très réticentes à en utiliser un nouveau. “Paradoxalement, les petites structures se révèlent beaucoup plus maléables, car elles n’ont pas, en interne, de procédures figées. En fait, elles appréhendent un nouvel outil de façon plus ouverte et plus motivée.”

Formation obligatoire pour tous

Tous les participants ont suivi une formation d’une demi-journée, qui supposait tout de même quelques notions de base. “Il y a un problème général de culture informatique, remarque Philippe Dolleans, directeur fidélisation au sein de constructeo.com et responsable du suivi de l’opération RTC2. On s’adresse à une population très hétérogène. D’un côté, des bureaux d’études qui passent la journée devant leurs écrans à utiliser AutoCad ; de l’autre, des corps de métier présents sur le chantier, qui sont là pour “bâtir” et qui ont toujours d’autres soucis à régler. Pour ces derniers, l’objectif de la formation consiste plutôt à leur expliquer pourquoi on leur impose ce système et en quoi il constitue un outil pratique qui ne va pas les perturber. Il ne s’agit pas de leur faire comprendre le mode d’emploi, assez simple au demeurant.”Concernant les problèmes techniques soulevés par certains acteurs du chantier, la cellule de synthèse a mené sa petite enquête. Ses conclusions mettent plus en cause les pratiques maladroites de certains utilisateurs que les éventuelles défaillances du système évoquées par ces derniers. “Certains trouvaient les procédures de transfert trop longues. Mais ils n’utilisaient pas les fonctions de bloc d’AutoCad, d’où la taille disproportionnée de certains fichiers et des temps de téléchargement importants. Une fois ces maladresses corrigées, tout est rentré dans l’ordre”, conclut Stéphane Merzeau.

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Bertrand Bourgine