Comment faire face à un créancier, à la peste qui menace et à la mue d’un jeune homme censé incarner Juliette ? Dans le film Shakespeare in Love, l’administrateur du théâtre The Rose, n’en sait rien mais il sûr que Roméo et Juliette sera un triomphe : “It’s a mystery…”Ce merveilleux mystère qui, malgré des conditions acrobatiques, faisait se remplir les salles du XVIe siècle se reproduit parfois à l’ère numérique. L’engouement pour les messages courts, bien que peu pratiques, le prouve. Au Japon, les jeux vidéo en ligne délivrés par i-mode ?” pourtant rudimentaires ?” font un tabac dans le métro.Les jeunes Français vont-ils avoir la même passion pour le service lancé cette semaine par Vivendi Universal ? Jean-Marie Messier, le nouveau ” boss ” de l’Olympia, même s’il n’a pas Shakespeare dans sa manche, en est convaincu.Mais si ce package musique-télécoms illustre un début de synergie entre les deux groupes, on peut douter en revanche du plaisir d’écouter quelques notes au prix fort sur son portable.L’échec de Vizzavi a montré qu’un peu de technologie et beaucoup de communication ne suffisaient pas à rendre attrayant ” un machin ” en ligne. À moins que les consommateurs, comme ils en ont l’habitude, ne détournent Universal Music Mobile pour un usage encore inconnu des as du marketing.Face à l’alliance des cinq majors du cinéma, c’est d’ailleurs ce ” saut dans l’inconnu “, qui retient l’attention… Hollywood fait bloc pour décoder le spectateur-internaute de demain.150 millions de dollars pour se préparer à un choc futur. Un sage investissement qui démontre que la consommation moderne s’expérimente aujourd’hui, même si certains pensent qu’internet est déjà mort. En réalité, les consommateurs ne boudent pas le réseau, mais usent de détours mystérieux, démontrant leur indépendance.
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