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Conseil: qui fait quoi ?

Les projets informatiques se vendent de plus en plus aux directions opérationnelles. Face à la nouvelle économie, les entreprises redéfinissent leur stratégie. Cabinets de conseil et SSII s’affrontent pour les guider dans un contexte technique en ébullition.

Penchées l’an dernier sur leurs lignes de Cobol, beaucoup d’entreprises se réveillent en 2000 à l’ère d’Internet et des nouveaux projets. Cabinets de conseil, SSII et consultants déclarent à l’unisson pouvoir les guider dans le foisonnement technologique actuel, tout en les aidant à prendre leurs décisions stratégiques. Les ” Big Five “* déclarent aller du conseil en organisation à l’intégration. Les SSII, pas en reste, annoncent des compétences en stratégie. Et les conseils en technologie ratissent large.Du coup, le visage du conseil se modifie de jour en jour. On ne distingue plus forcément les acteurs en conseil en stratégie, en organisation, en management ou, tout simplement, en conseil informatique. A qui se fier ? La question de fond des clients reste “comment gagner de l’argent, observe Eric Janvier, directeur général de Cambridge Technology Partners Europe du Sud. C’est le champ de la question qui détermine le type de conseil”.

Big Five et SSII se disputent le conseil tactique

Ainsi, choisir entre implanter une usine en Chine ou se lancer dans le commerce électronique relève de la stratégie. Le fait de savoir comment monter un projet de commerce électronique ou de relation client profitable entre dans les cordes du conseil tactique. Un terrain sur lequel se concurrencent désormais les Big Five et des SSII au pôle conseil fortement développé. Le dernier aspect – comment choisir les bons outils pour tel projet – est du ressort du conseil en technologie. C’est le terrain de chasse de cabinets spécialisés ou le service complémentaire prodigué par certaines SSII, qui ne le dissocient pas nécessairement de leurs autres prestations.Dans la réalité, on retrouve ces trois facettes avec, toutefois, quelques imbrications. Ainsi, on peut voir EMC, éditeur et constructeur, prodiguer du conseil en architecture de stockage de données, une activité qui occupe trente personnes en France. “Les directions informatiques des grands groupes cherchent à faire face à l’augmentation du volume
des données et à la sécurisation de ce capital immatériel”, explique Hanni Roumieh, directeur marketing. EMC leur fournit des prestations d’études d’infrastructure : consolider un réseau de stockage globalement ou par grande application (PGI, gestion de la relation client, gestion commerciale).Autre secteur transversal où se mêlent des prestations de conseil et d’intégration : les ré- seaux et télécommunications. C’est l’unique terrain de sociétés comme Net2S : “Notre métier concerne les tuyaux physiques et logiques, la convergence des technologies de transmission – voix, données, WAP, fixe et mobile -, et l’organisation qui tourne autour, résume Pascal Petit, directeur de Net2S UK. Nous couvrons le conseil et l’intégration de la solution préconisée à haut niveau par assistance à la maîtrise d’ouvrage.”Certaines SSII traditionnelles font remonter leur activité conseil jusque dans l’organisation. Quitte à créer des entités distinctes, capables de parler non plus aux directions informatiques, mais aux directions tout court. Ainsi le groupe Euriware, spécialisé dans l’industrie, englobe-t-il les cabinets PEA et Eurisys, qui comptent une centaine de personnes pour un chiffre d’affaires de 100 millions de francs. “Un pôle séparé permet d’attirer des talents d’entrepreneurs tentés par Andersen Consulting, mais pas par une SSII, confie Philip Loeb, le directeur général du groupe Euriware. Au besoin, le clivage peut être transparent pour le client.”

Le résultat final est donc comparable à celui de ces nouveaux venus qui déclinent toutes les facettes d’un projet de façon verticale : du business plan à l’organisation en terminant par l’intégration. Dans cette catégorie, on retrouve le cabinet Cambridge Technology Partners. Objectif : aller vite en procédant par itérations successives. Que reste-t-il aux petites SSII ? Le conseil en technologie et la spécialisation métier, qui permettent de maîtriser des projets dans un délai très court.* Andersen Consulting, Deloitte & Touch, Ernst & Young, KPMG et Price WaterCoopers.

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Simone Wapler