« Ça vaut vraiment pas un apéro à la maison ! ». Louise, 26 ans, dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Ok, c’est sûr que la version numérique de l’apéro manque de chaleur, de cris et de naturel. La gêne, les problèmes techniques, le côté forcé de l’exercice nous ferait presque détester notre meilleur ami… Alors avant de prendre une décision trop définitive que vous pourriez regretter – et surtout faute de bars ouverts ! – on vous propose un petit guide palliatif et complètement subjectif pour bien réussir votre apéro virtuel.
Quelle application choisir ?
WhatsApp, Messenger, House Party, Zoom ou encore ce bon vieux Skype… Chacun de ces services a ses petits avantages ! Les deux premiers appartenant au groupe Facebook constituent clairement la solution de facilité. Tout le monde les utilise et connaît – c’est facile. Au mois de mars, toutes les communications audio et vidéo sur ces deux applis ont doublé partout dans le monde. Si WhatsApp est limité à 4 personnes en simultané pour un appel vidéo, Messenger permet d’en inviter jusqu’à 50. Autre particularité : on peut – évidemment – activer des filtres chat, chien, ours et manger les burgers qui pleuvent à l’écran. Sympa. D’autres app comme House Party ont d’ailleurs capitalisé sur l’aspect ludique. Trivial Poursuit ou Time’s Up ? Vous n’aurez que l’embarras du choix ! Ces deux jeux de société devenu légendaires sont disponibles sur l’appli qui peut rassembler jusqu’à 8 personnes. Si, vous n’êtes toujours pas convaincus, l’application Zoom est LA plate-forme de visioconférence plébiscitée par le peuple confiné. Passée de 10 à 200 millions d’utilisateurs depuis le début du mois, l’application est définitivement la plus utilisée et la plus extensible – jusqu’à 100 participants. Bémol : les multiples failles de sécurité qui ont été relevées. Enfin, pour les vieux briscards, Skype – à l’époque avant-gardiste – peut réunir 50 personnes et se montre toujours fidèle au poste. Malgré son côté désuet, son utilisation a d’ailleurs bondi de 70 %, connectant 40 millions d’internautes par jour.
Comment éviter le traditionnel « allume ta caméra » ou « branche ton micro » ?
Avec sa mère, son oncle, son grand-père ou son meilleur pote, on n’y coupe jamais : les problèmes techniques ! Premier conseil : connectez-vous cinq minutes avant l’heure du rendez-vous. Ça fait vieux jeu comme ça, mais ces quelques minutes peuvent tout changer. Elles vous permettent d’abord de choisir où vous allez faire ça : allongé sur le canapé ? à votre bureau ? sur la table à manger ? dans votre lit ? Petite préférence pour une surface plane – on pourra poser le verre et les olives (malin). Ensuite sur quel outil : smartphone ? tablette ? ordi ? Là encore, notre préférence va à un outil fixe bien installé et stable – vous pourrez ainsi facilement naviguer en douce sur votre portable sans vous faire repérer. Une fois, la décision prise vous vérifiez la connexion, le micro, la webcam, la lumière (on évite les contre-plongées, ce n’est jamais très gracieux !). Et là vous respirez un grand coup, et vous priez pour que les autres aient fait pareil – pour pas recommencer à l’oral.
Comment éviter la cacophonie ?
Dans notre enquête non-exhaustive et très restreinte, il ressort que trois est le nombre idéal pour un télé-apéro réussi. Pourquoi ? La parole est mieux répartie, le rythme plus dynamique et les sujets abordés moins superficiels. Et pas besoin d’établir de règles. En résumé, moins on est, plus c’est simple (question simple, réponse simple ! ). Mais on a bien conscience que c’est assez peu. Alors pour les grands groupes, on vous conseille la très ancienne technique – qui a fait ses preuves – du fameux bâton de parole. La technique n’a a priori rien de sexy, mais elle a le mérite d’éviter de s’époumoner avec les « hein quoi ? » « attends répète » « chut, on n’entend pas» et surtout les démarrages d’anecdotes en même temps – qui sont déjà gênants dans la vie alors à l’écran… Petite astuce toujours de bonne augure : n’hésitez pas à couper le micro, voire la caméra en prétextant des problèmes de connexions. Ça peut soulager !
Comment briser la gêne provoquée par l’écran ?
Ça y est, normalement, vous êtes bien installé, prêt à toutes les éventualités. Un verre dans une main (on reviendra sur le choix de la substance à verser dedans) et les cacahuètes dans l’autre. Et puis, là, c’est le blanc. Une espèce de latence un peu étrange équivalente à un très très long « bon, bon, bon ». Ou à l’éternelle maxime « un ange passe » des dîners de famille. Mais, là vous êtes face à votre écran, il faut décoincer la situation d’urgence. Évidemment, les internautes ont redoublé d’inventivité. Il y a ceux qui s’en remettent aux jeux des plates-formes (Messenger, House Party, etc.). Mais on les épuise vite. La parade ? En faire de vrais : le classique Chifoumi qui ne demande pas d’organisation spéciale, les belotes, tarots et autres batailles de cartes ou encore les rendez-vous télévisés. Les fans de Top Chef ou de Koh Lanta se donnent ainsi rendez-vous toutes les semaines. Partager une activité, même de loin, permet de cultiver les liens et sortir de la monotonie du quotidien confiné. Ça permet aussi de pas trop s’éterniser pour avoir envie d’y revenir. Pour la durée, tout dépend de l’activité. Car il y a aussi ceux qui se donnent des défis déguisements, blagues ou encore binge drinking – qu’on recommande peu, vu l’état dans lequel ils ont fini. En tout cas, ne paniquez pas : même si vous êtes gêné à la fin et que « la mayonnaise n’a pas pris », vous ne perdrez pas vos amis !
Que boire ?
Question cruciale, néanmoins délicate. Pour les buveurs d’alcool, les bières, cidre et autres vins pétillants – ou non – sont fortement conseillés. De notre propre expérience, l’alcool fort c’est pas une super idée. Après trois «Ginto» se retrouver seul chez soi en pleine montée de «JE VEUX FAIRE LA FÊTE», c’est pas dingue, voire un peu glauque. Les boissons de table sont donc particulièrement recommandées. Encore mieux si vous grignotez ou mangez en direct. Résultat : totale maîtrise en vrai et à l’écran. Zéro risque pour l’ordi – qui est devenu votre meilleur ami / collègue / home cinéma pendant le confinement. Pour les non-buveurs d’alcool, l’équation est plus simple : faites-vous plaisir.
Au fait, c’est quoi le nom officiel ?
« Skypéro », « Coronavisio », « Coronapéro », « Whatsapéro », « télé-apéro», « apéro virtuel», « call-péro » … La liste est longue. La créativité en confinement n’a pas de limite. On sait, ça peut être source d’angoisse. Mais sur ce point, on vous laisse décider, nous on n’arrive pas à trancher.
PS : Même si après avoir appliqué tous ces conseils vous n’aimez toujours pas ça, c’est pas grave. Ne vous forcez pas ! Les vrais reviendront bientôt.
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