Alors que Yahoo! publie son premier rapport de transparence, un dissident chinois condamné grâce à des informations fournies aux autorités de Pékin par le moteur de recherche a été libéré après plusieurs années de réclusion, a annoncé le 8 septembre 2013 une ONG britannique, PEN International.
Le journaliste et poète Shi Tao avait été arrêté en 2004 et condamné l’année suivante à dix ans d’enfermement pour « diffusion de secrets d’Etat » après avoir envoyé un e-mail à un groupe de dissidents basé aux Etats-Unis une consigne du gouvernement chinois aux médias, leur interdisant de commémorer l’anniversaire de la répression du mouvement de Tiananmen en 1989.
« Shi Tao a été arrêté et emprisonné à cause de Yahoo!, explique une responsable de l’ONG. Il est le symbole de cette liberté d’expression sur Internet que nous défendons et de la cybersurveillance que nous combattons. »
Une image ternie
L’affaire des informations personnelles de cyberdissidents révélées par Yahoo! aux autorités chinoises avait été dévastatrice pour l’image du groupe Internet américain. La police était remontée jusqu’à plusieurs dissidents grâce au moteur de recherche, dont les responsables avaient affirmé avoir été contraints par la législation de fournir ces informations, y compris les contenus de courriers électroniques.
Ce scandale avait conduit à l’audition par le Congrès américain des responsables de la société, et à des dépôts de plainte. La procédure judiciaire s’était soldée par un accord à l’amiable entre la société et les avocats de Shi Tao et Wang Xiaoning. Pour redorer son image, Yahoo! avait mis en place un fonds pour aider les cyberdissidents emprisonnés en Chine. Malgré cela et les excuses des dirigeants de l’époque, le géant du Web n’a jamais vraiment reconquis la confiance des internautes chinois.
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