Nouvelle étape du bras de fer entre la Commission européenne et Google, dans l’enquête pour abus de position de dominante que mène la Commission depuis fin 2010. Joaquin Almunia, commissaire à la concurrence, s’est fendu d’une lettre à Eric Schmidt dans laquelle il énumère les griefs reprochés au géant américain. Et ils sont nombreux (voir encadré).
« Dans cette lettre, j’offre à Google la possibilité de présenter des propositions de remèdes sur chacun de ces points », a indiqué le commissaire dans un communiqué. « Si Google présente des solutions qui sont en mesure de répondre à nos préoccupations, je demanderai à mon personnel d’initier des discussions […] Cela permettra de résoudre nos problèmes par une décision d’engagement […] plutôt que d’avoir à poursuivre une procédure formelle avec une communication des griefs et d’adopter une décision imposant des amendes et des remèdes », écrit-il ensuite.
Derrière ce ton forcément policé, il y a donc une forme d’ultimatum lancé à Google qui, s’il ne modifie pas ses services, pourrait bien subir de lourdes amendes. La firme ne semble, pour l’instant, pas s’en inquiéter outre mesure : « nous venons tout juste de commencer à étudier les arguments de la Commission. Nous ne sommes pas d’accord avec ses conclusions mais nous serons heureux de discuter de toutes les inquiétudes qu’elle peut avoir », a répondu un porte-parole de Google à l’AFP. Un ton qui rappelle un peu celui de la réponse de Google à la Cnil il y a quelques mois. Autrement dit : il ne faut pas sans doute pas compter sur Mountain View pour proposer des solutions alternatives.
Une enquête de longue haleine
L’enquête de la Commission européenne est le résultat d’une quinzaine de plaintes d’entreprises qui accusent Google de pratiques anticoncurrentielles, de l’association des éditeurs de magazines allemands en passant par eJustice.fr en France. Mais la plus célèbre, c’est certainement Microsoft, qui s’est associé à l’enquête de la Commission européenne au début de l’année dernière. Redmond qui « sponsorise » par ailleurs un organisme de lobbying particulièrement présent dans cette affaire et « qui s’est réjoui » de cette lettre : l’Icomp. Ces spécialistes du « Google bashing » ont de plus indiqué « qu’il est vital qu’un accord intègre des mesures pour corriger rapidement le mal causé aux entreprises et consommateurs européens, des mesures suffisamment robustes pour s’assurer que les problèmes ne se réitèreront pas. » On attend maintenant la réponse de Google.
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