Avec un chiffre d’affaires 2000 d’environ 7 milliards de dollars, l’opérateur global Concert dépasse de loin ses concurrents directs tels que Global One/Equant ou Infonet. Et pourtant, la filiale commune d’AT & T et BT voit ses résultats d’exploitation se dégrader de trimestre en trimestre. Que se passe-t-il ?
Concert est né en juillet 1998 par la mise en commun des activités internationales d’AT & T et de British Telecom. Détenue à parts égales, la filiale commune s’est vue ainsi doter d’un portefeuille client de 270 grands comptes (et 30 000 autres clients par l’intermédiaire de distributeurs), d’un réseau couvrant près de 230 pays et de produits de communications voix et données destinés aux multinationales et aux opérateurs. Mais depuis, les temps ont changé : la concurrence est devenue plus rude, et la guerre des prix que se livrent les global players impitoyable.
Les marges ne se font plus sur le trafic de communication, mais de plus en plus sur les services fournis autour de l’intégration système, la performance réseau et la sécurité. Infonet, avec son offre d’optimisation réseau sur mesure, l’a bien compris : il se trouve récompensé, à juste titre, avec une croissance de chiffre d’affaires de 34 % au trimestre dernier.
Le malheur de Concert, c’est qu’il se retrouve entre deux feux. Car, si ses parents ont bien voulu lui céder leurs réseaux et les actifs associés, il n’en est pas de même pour les offres de services entreprises.
” Il existe un recouvrement entre les offres de services de Concert et celles de certaines unités d’affaires de nos deux maisons mères, nous explique un porte-parole de Concert. AT & T et BT discutent depuis novembre sur la façon d’imbriquer au mieux ces offres pour dégager davantage de complémentarités. “
AT & T BS et BT Ignite concurrents
Les unités d’affaires en question sont AT & T Business Services et BT Ignite. Créées courant 2000, ces deux filiales sont issues d’une restructuration majeure des deux opérateurs et s’adressent partiellement aux mêmes entreprises que Concert. Ce qui sème la confusion et risque de freiner le développement de cette dernière grande alliance globale.
Plusieurs solutions sont envisageables. Les deux unités sont, de toutes les manières, vouées à acquérir une indépendance complète vis-à-vis de leurs maisons mères, et leur fusion dans Concert pourrait créer une activité plus cohérente.
Solution de remplacement : la filiale commune est reprise par l’un de ses parents, un scénario déjà mis en ?”uvre par France Télécom pour Global One (www.att.com) (www.bt.com) (www.concert.com).
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