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Concept approuvé !

Ni compact, ni bridge, ni reflex, le Pen E-PL1 est le premier compact à grand capteur destiné au grand public. Alors nouveau gadget technologique ou chaînon manquant ?

Inaugurés par Panasonic et Olympus, les compacts à objectifs interchangeables offrent un excellent compromis entre les compacts traditionnels, minuscules mais limités en terme de qualité d’image, et les reflex, jugés trop encombrants par les photographes occasionnels. Le seul frein à leur démocratisation massive résidait jusqu’ici dans leur prix plutôt élevé. Avec le Pen E-PL1, Olympus démontre qu’il est possible de proposer ces nouveaux bijoux de technologie et d’ingéniosité au plus grand nombre. Vendu 600 euros avec le zoom 14-42 mm (alias 28-84 mm en 24 x 36), le boîtier est compatible avec les objectifs au standard micro 4/3 mais aussi 4/3 et OM, via deux adaptateurs en option. À l’usage, c’est la qualité d’image qui surprend le plus. Grâce à son capteur de reflex, ses optiques plutôt performantes et son processeur d’image éprouvé, les photos rivalisent avec celles d’un reflex. Le minuscule objectif 17 mm dit pancake, vendu 330 euros, offre un piqué assez bluffant. L’appareil, clairement orienté grand public, dispose d’un mode iAuto, réservé aux débutants et aux plus pressés. Il permet d’accéder à des options de réglage rapide de la luminosité, de la couleur, de la profondeur de champ, en déplaçant juste un curseur. En outre, un petit guide illustré, très bien conçu, prodigue tous les conseils nécessaires à la réussite d’une photo (notions de cadrage et de profondeur de champ, prises de vue d’enfants, macro…). Quant aux amateurs avertis, ils disposent de la plupart des fonctions propres aux reflex mais avec une ergonomie moins performante. Pour preuve, l’absence de molette de sélection rapide des couples vitesse-diaphragme. Ces réglages s’effectuent en pressant les touches de la croix de sélection, ce qui s’avère forcément moins pratique. Malgré ces petites lacunes, le Pen se révèle très agréable à l’usage, et diablement séduisant.

La stabilisation mécanique

La stabilisation du capteur est diablement efficace et permet de se passer du flash dans bien des situations. D’après Olympus, celui-ci permet de gagner 4 valeurs d’exposition, c’est-à-dire de diviser par 4 le temps de pose nécessaire pour une exposition correcte. Dans les faits, c’est un peu plus subtil. Avec le 17 mm f 2,8 pancake, nous avons photographié à bout de bras, avec un résultat impeccable, un sujet à 1/8 s. En revanche, avec le 14-42 mm réglé sur la focale la plus longue, les photos furent parfaitement nettes à 1/20 s. Déjà très honorable !

Vidéo HD

Le mode vidéo délivre une définition de 1 280 x 720 points à 30 im/s. La fluidité est le plus souvent correcte, mis à part quelques saccades lors des prises de vue dans les lieux sombres. Le micro est très satisfaisant, les sons et notamment les voix sont bien restitués, mais il est hélas très sensible au vent. L’autofocus est extrêmement bruyant, y compris avec le 17 mm pancake, mieux vaut donc passer à la mise au point manuelle. Le bouton d’enregistrement est mal placé et s’active souvent lorsqu’on presse le déclencheur. Enfin, le câble HDMI n’étant pas fourni, comptez 10 euros. Un oubli un peu mesquin !

Flash pop-up

En condition de faible luminosité, l’E-PL1 est bien plus performant qu’un compact ou un bridge. Jusqu’à 1000 Iso, les photos restent propres, le bruit numérique s’apparentant au grain de la pellicule argentique, ce qui n’est pas si désagréable. Dès 1600 Iso, ça se gâte, des bandes de couleurs apparaissent sur les aplats. Mieux vaut utiliser le flash pop-up quand c’est possible, puisque Olympus s’est enfin décidé à l’intégrer sur un boîtier de la gamme Pen.

Il tient dans la poche

L’un des principaux atouts du E-PL1 réside dans sa compacité exceptionnelle. Tout au moins avec l’objectif à focale fixe de 17 mm pancake sur le boîtier (34 mm en équivalent 24 x 36). Dans cette configuration, il pèse 440 g, ce qui reste raisonnable. En revanche, avec le zoom 14-42 mm, et plus encore avec le 14-150 mm, l’embonpoint devient trop important. L’achat d’une sacoche s’impose.

Écran perfectible

Malgré sa faible définition par rapport aux concurrents (230 000 points), l’écran LCD de 6,9 cm de diagonale permet de réaliser une composition précise. L’écran HyperCrystal dispose d’un traitement anti-reflet très efficace, mais il demeure peu lisible en pleine lumière et n’est pas orientable. Dommage, Olympus maîtrise pourtant bien cette technologie.

Gare aux poussières

Comme sur tous les compacts à objectifs interchangeables, le changement d’optique peut s’avérer assez périlleux car le capteur est directement accessible. Même s’il est protégé par une lame de verre, un grain de sable pourrait la rayer. Les poussières sèches sont moins embêtantes, celles-ci étant supprimées très efficacement par le double système anti-poussières intégré à l’appareil.

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Philippe Fontaine