La Silicon Valley n’en finit pas de pleurer la mort de Computerware. Cela ne vous dit peut-être rien en Europe. Pourtant, depuis des années, ce revendeur de produits Macintosh était idolâtré dans tout l’ouest des États-Unis. Au point que, si l’ordinateur d’Apple était la Foi, Computerware serait son église. D’ailleurs, cette vénérable chaîne n’a jamais commercialisé Linux, pas plus que Windows ou aucun des PC qui font le quotidien de millions d’utilisateurs à travers le monde.C’est dire le traumatisme ressenti lorsque la fermeture du distributeur a été annoncée, entraînant incrédulité, stupéfaction, consternation.
Un souvenir personnel me revient. À peine sorti du lycée, j’ai effectué un petit boulot d’étudiant chez Computerware. J’ai même été l’un des premiers adeptes d’Apple, allant jusqu’à allumer des bougies pour conjurer le mal chaque fois que l’étoile de Steve Jobs pâlissait. Et, croyez-moi, cela arrivait souvent. Avec la fin programmée de cette enseigne, c’est un peu de l’esprit californien qui s’en va. On est loin de toute rationalité, je le concède. Mais le désespoir qui étreint la Valley est d’autant plus fort que cette chaîne valeureuse avait, contre vents et marées, survécu. Que s’est-il donc passé pour que Computerware chute, alors même qu’Apple se redresse ? Les mauvaises langues murmurent que la firme à la pomme se prépare, sous l’impulsion de son patron Steve Jobs, à vendre ses ordinateurs elle-même. Fini, les revendeurs. Trop cher, trop lourd. C’est possible, après tout.L’ingratitude est l’apanage des chefs, c’est bien connu. À nous, les adorateurs du culte, il reste aujourd’hui peu de chose. Quelques morceaux de plastique, plusieurs grains de silicium, un cocktail assemblé avec passion pour donner vie à un puzzle ingénieux : le Macintosh. C’est peu et c’est beaucoup. Personne ne pourra nous lenlever.
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