Le courrier électronique, comme toutes les applications d’Internet, repose sur des protocoles de communication. Explications.
Avec la consultation de pages Web, le courrier électronique constitue l’une des principales utilisations d’Internet. Les logiciels comme Outlook Express et Netscape Messenger, qui permettent d’envoyer et de recevoir des messages, ont largement répandu ce service, par leur facilité d’utilisation et leurs boutons explicites. Mais envoyer des e-mails n’a pas toujours été aussi simple, et il n’est pas si loin, le temps où l’on devait taper plusieurs lignes de code compliquées pour envoyer le moindre petit message d’une ligne.Pourtant, derrière ces améliorations, le fonctionnement du courrier électronique n’a pas changé : il repose sur une série de protocoles destinés à envoyer vos messages de serveur en serveur, à travers Internet, jusqu’au micro de votre correspondant. Leurs noms barbares, SMTP, POP3 ou IMAP4, qui apparaissent dans votre logiciel de courrier, ne vous sont peut-être pas étrangers. Mais quelle est leur signification, et quel est leur rôle ? Micro Hebdo mène l’enquête.
Dans votre logiciel de messagerie C’est dans votre logiciel de messagerie habituel que s’effectuent les réglages afférents aux divers protocoles de courrier électronique, le plus souvent lors de la création de votre boîte aux lettres. Le protocole POP3 correspond au serveur de courrier entrant. Son adresse est généralement du type pop.provider.fr ou pop3.provider.fr , provider désignant ici le nom de votre fournisseur d’accès. Si vous décidez de vous passer du POP3 et de choisir l’IMAP4, vous devez aussi spécifier, en plus de l’adresse imap.provider.fr, que le serveur de courrier entrant est bien de la forme IMAP car, par défaut, les logiciels de messagerie considèrent qu’il s’agit d’un serveur POP3. Dans le cadre d’une connexion IMAP4, votre logiciel de messagerie vous demandera tout d’abord si vous souhaitez importer sur votre micro les dossiers contenus dans votre boîte aux lettres distante. Le protocole SMTP correspond, lui, au serveur de courrier sortant. Son adresse est généralement du type smtp.provider.fr ou mail.provider.fr . Dans tous les cas, ces renseignements vous sont donnés par votre fournisseur d’accès, dans un courrier ou sur le kit de connexion.
SMTP, le protocole d’envoi C’est le plus complet des protocoles de courrier électronique. Le SMTP (Simple Mail Transport Protocol) est utilisé pour transférer un message de votre micro au serveur de votre fournisseur d’accès, puis de ce serveur à celui du fournisseur d’accès du destinataire, à travers les liens d’Internet. Il fonctionne exactement comme un train postal qui prendrait votre lettre depuis le bureau de poste où vous l’auriez déposée, jusqu’au bureau de poste le plus proche du destinataire.
Le protocole SMTP “encapsule ” votre message dans une enveloppe spéciale destinée à voyager à travers le réseau Internet. Sur cette enveloppe, il place diverses “balises ” comme le nom de votre fournisseur d’accès, celui du destinataire, ainsi que, bien évidemment, son adresse électronique. Le protocole SMTP gère les envois groupés, c’est-à-dire que son enveloppe peut accueillir le nom et l’adresse de plusieurs destinataires, même si ceux-ci ne sont pas abonnés au même fournisseur d’accès.
Mais avant d’envoyer l’enveloppe, et donc le message qui est à l’intérieur, le protocole SMTP va s’assurer, auprès des différents fournisseurs d’accès par lesquels il va transiter, que l’adresse du ou des destinataire(s) existe réellement. Une fois cette vérification effectuée, le message est envoyé à votre correspondant. Si cela ne marche pas, le serveur SMTP vous le signale en renvoyant votre message dans votre propre boîte aux lettres.
Si votre correspondant est abonné au même fournisseur d’accès que vous, les échanges entre serveurs s’en trouveront facilités. Mais dans tous les cas, si le réseau n’est pas surchargé, l’envoi d’un message depuis votre micro jusqu’au serveur du fournisseur d’accès de votre correspondant ne prend que quelques secondes.
POP3, le protocole facteur Le protocole POP3 (Post Office Protocole) remplit le rôle du facteur, vous apportant votre courrier, qu’il prend sur le serveur de votre fournisseur d’accès. A cette différence près que c’est vous qui décidez de l’heure de la tournée ! Quand vous lancez la récupération du courrier électronique dans votre logiciel de messagerie, POP3 soumet votre identifiant et votre mot de passe au service d’authentification de votre fournisseur d’accès.
Si les données correspondent, le serveur vous envoie les messages qui vous sont destinés. Si les données d’identification ne correspondent pas, vous êtes invité à les taper à nouveau ou à abandonner l’opération.
Deux connexions simultanées avec le protocole POP3 sont impossibles. Cela signifie que quand vous rapatriez vos messages, une personne qui souhaiterait faire de même sur son propre poste, à l’aide de votre identifiant et de votre mot de passe essuierait une fin de non-recevoir !
Mais POP3 se révèle à l’usage un protocole assez pauvre, et manquant de flexibilité. Il ne peut en aucune façon intervenir sur votre boîte aux lettres située sur le serveur de votre fournisseur d’accès. Toutes les opérations relatives aux messages reçus (tri, suppression, etc.) s’effectuent donc une fois les messages rapatriés sur votre micro. La seule possibilité d’activer à distance qu’il vous offre, c’est de laisser ou non sur le serveur les messages qu’il vous rapatrie. Ce choix s’effectue dans les options de votre programme de courrier électronique.
Bien que tout cela suffise à l’immense majorité des utilisateurs, il devenait nécessaire de proposer aussi un protocole plus perfectionné permettant de gérer directement une boîte aux lettres distante. C’est le rôle qui a été attribué au protocole IMAP4.
IMAP4, le facteur perfectionné Avec l’IMAP (Interactive Mail Access Protocol) , vous pouvez, lorsque vous relevez votre courrier, demander à ne télécharger que les en-têtes des messages (pour éviter de télécharger des pièces jointes inutiles, par exemple), ou bien seulement le corps de certains autres. De même, il vous est possible d’effectuer des recherches directement parmi les messages qui sont stockés sur ce serveur. Cela vous permet, par exemple, de savoir si les courriers sont urgents ou non, sans attendre de les télécharger sur votre micro via votre logiciel de messagerie.
Deux catégories d’utilisateurs trouveront un réel avantage à utiliser le protocole IMAP4 : les personnes qui consultent leur courrier depuis plusieurs postes (au bureau, en déplacement, à la maison, etc.) et celles qui relèvent leur courrier sur des assistants personnels ou des téléphones mobiles perfectionnés. Les premières trouveront toujours leur boîte aux lettres organisée de la même façon, puisqu’il s’agit toujours de celle qui se trouve sur le serveur ?” et non sur les boîtes de réception de chaque micro. Les secondes peuvent ne télécharger que le texte des messages et non les pièces jointes, un réel avantage quand on sait qu’elles se connectent généralement à leur fournisseur d’accès à la vitesse minime de 9,6 kbit/s, au lieu de 56 kbit/s avec un modem normal.
Mais attention, tous les fournisseurs d’accès ne proposent pas un accès IMAP4 à leurs abonnés : parmi les onze que nous avons testés dans notre n?’ 181 du 4 octobre 2001, seuls 9 Online, Club-Internet, Diligo et Free proposent ce service à leurs abonnés ; les autres nont pas jugé utile de le faire.
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